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Nicolas expliqua qu’ils avaient cherché à oublier ce moment
d’égarement pendant plusieurs semaines.

— Tu aurais dû me le dire à ce moment-là !
— Oui, je sais, j’ai merdé. Mais avoue que ce n’était pas

simple pour moi de te dire que j’avais couché avec ta
fiancée. J’ai préféré penser que j’avais une chance de la
gagner, alors j’ai commencé à te décourager. Un jour,
elle m’a avoué qu’elle était enceinte et je te jure que je
n’ai pas pensé à toi un seul instant. Comment aurais-je
pu savoir que vous aviez fait l’amour le week-
end pendant lequel elle t’avait quitté ? Je l’aimais si fort
que j’ai tout assumé.

Ses mots étaient limpides. Son regard sans artifice. Nico

disait la vérité.
— Quand elle m’a fait promettre de ne jamais rien te dire à
propos de notre liaison et de notre enfant, j’ai pensé
qu’elle voulait te préserver. Tu comprendras que je
n’avais pas d’autre choix que de rompre mes liens avec

toi pour la garder.
— Je comprends en effet.
— Quand Clémence est venue au monde, j’ai été le plus

heureux des hommes. Tu as des enfants, tu comprends ce

que je veux dire.
— Oui.
— Ce petit bout d’chou a illuminé ma vie. À cette époque,

j’avoue que mon sentiment de trahison envers toi m’avait

un peu quitté. Clémence était devenue mon seul centre
d’intérêt. C’était une belle période. Nathalie et moi, nous

nous étions rapprochés.
— Comment sais-tu que je suis son père alors ?
— J’y viens. Lorsque notre fille a eu trois ans, j’ai voulu que

notre famille s’agrandisse. Nat n’avait rien contre l’idée

mais impossible pour elle de retomber enceinte.

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