Page 144 - I007744_BAT
P. 144
— Tu parles. Je suis ton meilleur ami quand ça t’arrange.

Tu te rends compte de la violence de tes aveux depuis

hier ?
— Oui, je sais tout le mal que je te fais. La douleur que tu

ressens, je l’ai ressentie moi-aussi. Mais la vérité est la
seule valeur à laquelle je crois aujourd’hui. Les
mensonges doivent s’arrêter. C’est à nous d’écrire
l’avenir.

Les deux amis finirent leur voyage en silence. Arrivés à la

gare de Lyon, ils prirent un café au bout du quai.
— Bon qu’est-ce que tu as décidé ? Lui demanda Nicolas.
— Je ne sais pas encore. J’hésite à reprendre un train

immédiatement pour Nice.
— Écoute, je t’invite à la maison. Je ne t’oblige pas à dire

la vérité à Nathalie ce soir. Viens juste passer la soirée
chez moi. J’ai une chambre d’amis. Tu repartiras

demain.
À ce moment-là, le téléphone d’Alexandre sonna. Bien
qu’elle ait l’habitude de voir son mari partir longtemps sans
donner de signe de vie, Karine commençait à s’inquiéter. Il
n’était pas revenu déjeuner et l’après-midi était bien entamé. Il
prit l’appel.
— Oui ma chérie.
— Ça va ? Tu es parti très tôt ce matin. Tu n’es pas rentré et

tu n’as pas prévenu.
— Désolé. Ce n’était pas prévu.

Au même moment, une annonce de départ de train résonna

dans les haut-parleurs de la gare. Karine fut surprise de
l’entendre :

— Mais où es-tu ? S’inquiéta-t-elle.

Alexandre, qui ne savait pas mentir, lui répondit :
— À Paris, gare de Lyon.
— Paris ! Mais qu’est-ce que tu fais là-bas ? Répliqua sa

femme incrédule.

142
   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149