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Ils avaient plus de cinq heures de trajet devant eux. Un temps

suffisamment long pour comprendre les motivations de Nicolas.
— À quoi ressemble-t-elle ? Demanda Alex au bout d’un

long silence.
Maintenant qu’il avait admis l’existence de Clémence, sa

curiosité était attisée.
— À sa maman. De toi, elle tient sa couleur d’yeux, son

caractère de battante et certainement son goût prononcé
pour l’écologie.
Alexandre ne put s’empêcher de sourire. Nico lui montra
quelques photos d’elle stockées dans son smartphone. Bien que

son regard azur fasse écho au sien, elle avait surtout les traits de

sa maman au même âge. Ceux de la petite Bontemps de Nice qui
l’avait séduit sur la plage.

— Évidemment Nathalie sait que je suis son père ?
L’ophtalmo préféra tourner la tête en direction du paysage
plutôt que de répondre. Alex s’en inquiéta aussitôt :
— Ne me dis pas qu’elle pense que c’est toi ?
— Si mais je peux tout t’expliquer.

Décidément, les surprises étaient la spécialité de Nicolas. Ce
dernier remonta le temps en décrivant à son ami l’état d’esprit
de Nathalie lorsqu’elle faisait son stage à Paris vingt-cinq ans
plus tôt. Ébahie par les strass de la capitale, elle n’avait d’yeux
que pour l’architecture et la richesse culturelle de son nouveau

domicile. Nice lui apparaissait de plus en plus fade et
Carigoules n’avait plus aucun charme. Une chose était sûre, elle
ne se voyait pas poursuivre sa vie ailleurs qu’à Paris.

— Je sais tout ça. Reconnut Alexandre. Je le sentais quand
je l’avais au téléphone. Elle trouvait tout merveilleux là-

bas mais jamais elle ne me parlait de toi.
— Logique puisqu’il n’y avait rien entre nous.
— Tu l’aimais malgré tout.
— Oui c’est vrai mais pas plus qu’au lycée. C’était plus fort

que moi Alex mais je te respectais.

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