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parce qu’il vivait mal la paternité qu’il t’avait volée. Il
ne voulait pas être un usurpateur. Il s’était juré qu’à mes
dix-huit ans, il me dirait la vérité afin que je puisse
trancher par moi-même. Je n’étais certainement pas la
bonne personne à qui le dire mais j’étais sa seule
confidente. Avec maman, c’était toujours tendu et avec
toi, le fil était rompu. Bref, son aveu m’a blessée mais
j’ai pris sur moi et je lui ai pardonné. Sauf que quelques
semaines plus tard, je me suis sentie mal. Nicolas était
mon père et le resterait évidemment mais toi alors, qui
étais-tu ? J’ai eu besoin de tirer ça au clair alors j’ai
organisé un week-end ici avec des amis.
Clémence expliqua qu’elle était venue accompagnée de
quatre copains et copines avec qui elle avait loué un gite. Elle
s’était comportée comme n’importe quel touriste. Lorsqu’elle
avait croisé le regard d’Alexandre en fin de journée, elle avait
senti le lien génétique qui les liait. C’était indescriptible mais
bien réel. Sauf qu’à ce moment-là, elle n’en voulait pas.
— Tout ça m’a fait très peur. Je n’ai rien dit. Ni à toi, ni à
papa. Je t’ai observé pendant deux jours pour voir
comment tu te comportais. Tu avais l’air de quelqu’un de
bien. Lorsque j’ai vu mon demi-frère et ma demi-sœur,
j’ai paniqué et nous sommes repartis à l’issue de la
deuxième journée.
— Qu’est-ce qui t’a fait peur ?
— Le reflet de ma solitude. Papa et maman n’avaient qu’un
enfant. J’étais une petite princesse couvée par les siens
et face aux tiens je me suis sentie esseulée. En réalité,
votre famille m’attirait mais j’ai eu peur que ça
m’éloigne de mes parents.
— Je comprends. Depuis quand savais-tu qu’il était
malade ?
— On était proche papa et moi mais de sa maladie, il n’a
rien dit. Il ne me parlait que de toi. Il me racontait votre
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ne voulait pas être un usurpateur. Il s’était juré qu’à mes
dix-huit ans, il me dirait la vérité afin que je puisse
trancher par moi-même. Je n’étais certainement pas la
bonne personne à qui le dire mais j’étais sa seule
confidente. Avec maman, c’était toujours tendu et avec
toi, le fil était rompu. Bref, son aveu m’a blessée mais
j’ai pris sur moi et je lui ai pardonné. Sauf que quelques
semaines plus tard, je me suis sentie mal. Nicolas était
mon père et le resterait évidemment mais toi alors, qui
étais-tu ? J’ai eu besoin de tirer ça au clair alors j’ai
organisé un week-end ici avec des amis.
Clémence expliqua qu’elle était venue accompagnée de
quatre copains et copines avec qui elle avait loué un gite. Elle
s’était comportée comme n’importe quel touriste. Lorsqu’elle
avait croisé le regard d’Alexandre en fin de journée, elle avait
senti le lien génétique qui les liait. C’était indescriptible mais
bien réel. Sauf qu’à ce moment-là, elle n’en voulait pas.
— Tout ça m’a fait très peur. Je n’ai rien dit. Ni à toi, ni à
papa. Je t’ai observé pendant deux jours pour voir
comment tu te comportais. Tu avais l’air de quelqu’un de
bien. Lorsque j’ai vu mon demi-frère et ma demi-sœur,
j’ai paniqué et nous sommes repartis à l’issue de la
deuxième journée.
— Qu’est-ce qui t’a fait peur ?
— Le reflet de ma solitude. Papa et maman n’avaient qu’un
enfant. J’étais une petite princesse couvée par les siens
et face aux tiens je me suis sentie esseulée. En réalité,
votre famille m’attirait mais j’ai eu peur que ça
m’éloigne de mes parents.
— Je comprends. Depuis quand savais-tu qu’il était
malade ?
— On était proche papa et moi mais de sa maladie, il n’a
rien dit. Il ne me parlait que de toi. Il me racontait votre
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