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Pendant leur retour en voiture, Marie-Clotilde s’était vantée
d’avoir joui plusieurs fois. Nathalie s’était sentie conne. Elle
aurait pu elle-aussi connaitre l’extase si elle avait dit oui.
Finalement, elle se jura de passer à l’acte à la prochaine
occasion. « Nicolas n’en saura rien et il n’en souffrira pas »

cherchait-elle à se convaincre en son for intérieur.

Dans la cuisine, elle ne trouva pas de trace du petit-déjeuner
de son époux. Elle l’appela à travers les pièces sans obtenir de

réponse. Il était déjà parti.
Une heure plus tard, alors qu’elle sortait de la douche, le

téléphone de la maison sonna. Le corps enrubanné de sa
serviette, elle se rendit au salon pour décrocher. C’était la
secrétaire de Nicolas qui l’apostropha de manière inquiète :

— Bonjour madame Giordano, pouvez-vous me passer
votre mari s’il vous plait ?

— Mais Estelle, il est parti depuis longtemps.
— Vraiment ! Mais la salle d’attente est pleine et il n’est pas

là…
Nathalie marqua un temps d’arrêt. Quelque chose
d’illogique venait de se glisser dans la conversation. Toutes ses

histoires de midinette qui lui prenaient la tête depuis son réveil
partirent en fumée. À la place, une terrible angoisse s’installa.

— Vous avez cherché à le joindre sur son portable ?
— Bien sûr mais ça sonne dans le vide.
C’était la réponse qu’elle redoutait. Son mari était parti mais
il n’était pas là où il aurait dû être.
— Je vous assure madame Giordano qu’il ne répond pas. Ce

n’est pas normal !

Nat ressentit des sueurs froides. Où était son époux ? À son
tour, elle tenta de l’appeler plusieurs fois d’affilée en vain. Elle

pensa à un accident et contacta les secours. Après vérification, il
n’y avait aucun Nicolas Giordano dans un service d’urgence de
l’île de France, ni de propriétaire d’Audi Q7 accidenté depuis le

matin entre le Vésinet et la clinique des Grands Boulevards.

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