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— Je suis hyper sensible voyez-vous et je ressens le mal-
être des gens.
Cette femme grisonnante portait de grandes lunettes rondes
qui lui donnaient un regard de chouette curieuse. Lorsqu’elle
plissait les yeux, il avait l’impression qu’elle le sondait au plus
profond de son âme et qu’elle voyait en lui comme à travers une
cloison transparente. C’était presque gênant bien qu’elle ait pour
elle un sourire rempli d’humanité. Un de ceux qu’on attribue aux
gens qui ont du cœur.
— Vous pensez que je vais mal ?
— Oh non, je ne le pense pas, j’en suis certaine.
Nicolas avait fini par sourire à cette inconnue qui l’avait mis
à nu. Car en effet, il n’allait pas bien.
À cette heure, il aurait dû être au cabinet en train de
consulter. Ses patients avaient pour la plupart pris rendez-vous
depuis des mois et les pauvres devaient être furieux de trouver
porte close surtout qu’il n’avait prévenu personne. Sa secrétaire
devait s’arracher les cheveux pour tenter de retrouver des
créneaux rapides dans son agenda à tous ses patients
malchanceux. Ça devait être un beau bordel au vu des tous les
appels qu’il recevait mais auxquels il n’avait pas encore pris le
temps de répondre. Son téléphone n’arrêtait pas de vibrer dans
sa poche depuis plus d’une heure.
— En fait, je vais voir quelqu’un que je n’ai pas vu depuis
longtemps alors il est possible que je sois un peu tendu.
— Je comprends. Répondit sa voisine d’une voix posée.
Mais si vous allez le voir, c’est que vous en avez envie
n’est-ce pas ?
— Certes mais c’est quand même compliqué.
La femme referma délicatement l’une des premières éditions
de 1869 de son livre qu’elle posa sur ses genoux. Elle regarda
Nicolas dans les yeux et lui dit d’un ton apaisant :
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être des gens.
Cette femme grisonnante portait de grandes lunettes rondes
qui lui donnaient un regard de chouette curieuse. Lorsqu’elle
plissait les yeux, il avait l’impression qu’elle le sondait au plus
profond de son âme et qu’elle voyait en lui comme à travers une
cloison transparente. C’était presque gênant bien qu’elle ait pour
elle un sourire rempli d’humanité. Un de ceux qu’on attribue aux
gens qui ont du cœur.
— Vous pensez que je vais mal ?
— Oh non, je ne le pense pas, j’en suis certaine.
Nicolas avait fini par sourire à cette inconnue qui l’avait mis
à nu. Car en effet, il n’allait pas bien.
À cette heure, il aurait dû être au cabinet en train de
consulter. Ses patients avaient pour la plupart pris rendez-vous
depuis des mois et les pauvres devaient être furieux de trouver
porte close surtout qu’il n’avait prévenu personne. Sa secrétaire
devait s’arracher les cheveux pour tenter de retrouver des
créneaux rapides dans son agenda à tous ses patients
malchanceux. Ça devait être un beau bordel au vu des tous les
appels qu’il recevait mais auxquels il n’avait pas encore pris le
temps de répondre. Son téléphone n’arrêtait pas de vibrer dans
sa poche depuis plus d’une heure.
— En fait, je vais voir quelqu’un que je n’ai pas vu depuis
longtemps alors il est possible que je sois un peu tendu.
— Je comprends. Répondit sa voisine d’une voix posée.
Mais si vous allez le voir, c’est que vous en avez envie
n’est-ce pas ?
— Certes mais c’est quand même compliqué.
La femme referma délicatement l’une des premières éditions
de 1869 de son livre qu’elle posa sur ses genoux. Elle regarda
Nicolas dans les yeux et lui dit d’un ton apaisant :
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