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ore de discuter une heure de plus avant de rentrer chez eux.
Des fois, Flavia était obligée de se déplacer pour sermonner son
fils en lui demandant de s’activer.

Leurs journées étaient longues mais ils ne s’en rendaient pas
compte tant qu’ils étaient ensemble. Seule leur complicité
ponctuait leur vie, que ce soit à l’école ou à la maison.

Nicolas expliqua à Gisèle qu’il avait toujours eu plus de
facilité qu’Alexandre pour apprendre. Pour les matières
scientifiques et littéraires, il aidait chaque jour son pote dans le
bus qui les ramenait chez eux en lui réexpliquant les cours. Par
contre, en sport ou pour les bagarres, c’était Malartigues qui
virait en tête. Logique pour ce grand gaillard qui faisait une tête
de plus que tous ceux de la classe. Ses muscles, développés pour
son âge grâce aux travaux qu’il effectuait à la ferme avec son
père, lui donnaient facilement deux à trois ans de plus. Nicolas
avait remarqué que si ça pouvait effrayer les garçons, ça plaisait
en revanche aux filles qui regardaient Alexandre avec envie
tandis que ses manières de godelureau à lui n’en intéressaient
aucune. En plus d’un physique avantageux, Alex avait aussi de
jolis yeux bleus.

C’était objectivement un beau garçon.
Bien évidemment, Nicolas n’était pas jaloux de son pote qui
attirait toutes les nanas du collège comme un aimant. En étant
toujours à moins d’un mètre de lui, il en profitait allègrement. Il
avait compris depuis longtemps que son corps malingre n’aurait
jamais le même effet que celui d’Alex. Sans son copain, il
n’aurait pas eu la chance de côtoyer les plus belles filles de
l’école. Les deux garçons passèrent les années de cinquième et
de quatrième ensemble sans jamais se séparer. Jamais un mot de
travers, jamais une engueulade. Ils étaient toujours en phase.
Arrivés en troisième, les faux jumeaux furent obligés de rompre
pour la première fois leur cordon ombilical car on les avait
répartis dans des classes différentes.

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