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— Vous savez, j’ai tout mon temps. Il nous reste plusieurs
heures de voyage et j’aimerais bien connaitre votre
histoire.
Le Docteur Giordano hésita pendant quelques secondes.
Cette femme, qu’il ne connaissait pas, était prête à entendre sa
confession. C’était la première fois qu’une oreille s’offrait à lui
pour expier ses péchés et il fallait reconnaitre que c’était tentant.
— Le problème c’est que je ne sais pas par quoi
commencer…
— Par le début, ce serait bien ! Riposta-t-elle en souriant.
Ah le début ! Alors il choisit de démarrer son récit en lui
racontant son enfance à Carigoules. Il lui expliqua qu’il y était
né et qu’il y avait grandi jusqu’à sa majorité. Il idolâtrait ce lieu
pour diverses raisons. Notamment pour son paysage grandiose
qui avait servi tant de fois au cinéma d’après-guerre mais aussi
pour sa douceur de vivre et la chaleur de ses habitants. Gisèle
était sous le charme. Nicolas s’exprimait merveilleusement bien
lorsqu’il décrivait la vie de cette bourgade dans les années
quatre-vingt. Ça respirait l’authenticité. Elle imaginait les
odeurs de lavande et de jasmin qui se répandaient dans les rues
ainsi que les couleurs chaudes des maisons inondées de soleil.
Prise dans le jeu, elle se retrouva à marcher dans Carigoules
alors qu’elle n’y avait jamais mis les pieds. Il lui citait tellement
de détails, qu’elle se projetait facilement.
Puis Nicolas lui parla de son meilleur ami. Un certain
Alexandre Malartigues.
Il remonta le temps jusqu’en septembre 1979 où les deux
garçons avaient entamé leur collège à Nice. Par chance, ils
avaient partagé la même classe de sixième. C’était tout nouveau
pour eux qui n’avaient connu que l’école Michelet de Carigoules
depuis la maternelle. Tout comme en primaire, ils ne s’étaient
pas quittés de l’année. Du matin à 6h45 où ils se retrouvaient sur
la place de l’église avec leurs cartables pour prendre le bus,
jusqu’au soir où ils en descendaient vers 18h30. Ça leur arrivait
50
heures de voyage et j’aimerais bien connaitre votre
histoire.
Le Docteur Giordano hésita pendant quelques secondes.
Cette femme, qu’il ne connaissait pas, était prête à entendre sa
confession. C’était la première fois qu’une oreille s’offrait à lui
pour expier ses péchés et il fallait reconnaitre que c’était tentant.
— Le problème c’est que je ne sais pas par quoi
commencer…
— Par le début, ce serait bien ! Riposta-t-elle en souriant.
Ah le début ! Alors il choisit de démarrer son récit en lui
racontant son enfance à Carigoules. Il lui expliqua qu’il y était
né et qu’il y avait grandi jusqu’à sa majorité. Il idolâtrait ce lieu
pour diverses raisons. Notamment pour son paysage grandiose
qui avait servi tant de fois au cinéma d’après-guerre mais aussi
pour sa douceur de vivre et la chaleur de ses habitants. Gisèle
était sous le charme. Nicolas s’exprimait merveilleusement bien
lorsqu’il décrivait la vie de cette bourgade dans les années
quatre-vingt. Ça respirait l’authenticité. Elle imaginait les
odeurs de lavande et de jasmin qui se répandaient dans les rues
ainsi que les couleurs chaudes des maisons inondées de soleil.
Prise dans le jeu, elle se retrouva à marcher dans Carigoules
alors qu’elle n’y avait jamais mis les pieds. Il lui citait tellement
de détails, qu’elle se projetait facilement.
Puis Nicolas lui parla de son meilleur ami. Un certain
Alexandre Malartigues.
Il remonta le temps jusqu’en septembre 1979 où les deux
garçons avaient entamé leur collège à Nice. Par chance, ils
avaient partagé la même classe de sixième. C’était tout nouveau
pour eux qui n’avaient connu que l’école Michelet de Carigoules
depuis la maternelle. Tout comme en primaire, ils ne s’étaient
pas quittés de l’année. Du matin à 6h45 où ils se retrouvaient sur
la place de l’église avec leurs cartables pour prendre le bus,
jusqu’au soir où ils en descendaient vers 18h30. Ça leur arrivait
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