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tille, mon amour.
Mon amour, Bertille.
Où en serons-nous demain,
ivres et vainqueurs de nos erreurs.
De nos erreurs qui nous enivrent,
en sortirons-nous vainqueurs demain.
De toutes les sensations sont-ce vos mains qui me touchent,
qui tracent mon destin.
Mon destin se trace, ça me touche,
la sensation de vos mains me déroute.
Je monte, je monte puis redescends,
comme un tilleul, comme un linceul.
Je me sens seul, je me sens seul,
la honte me rend légèrement indécent.
Vous m’accueillez, vous me cueillez,
j’étais mûr et je lézardais.
Je lézarde sur des murs endeuillés
sans écueil, je me fanerai.
Bertille, mon amour.
Mon amour, Bertille.
Vous êtes le miroir de mon âme.
Âme de mon amour l’êtes-vous ?
Alexandre votre désuet reflet.
Son visage pivota lentement comme la corbeille d’une machine à
écrire. Bertille réajusta une mèche derrière son oreille, titilla ses
boucles vermeilles. Renifla délicatement le Canson puis le serra
contre ses tétons. Elle souffla une fois, deux fois, trois fois et re-
commença.
Bertille, mon amour.
Mon amour, Bertille…
Elle s’essuya régulièrement les pommettes, ne rien laisser trans-
paraître. Elle voulait seulement disparaître. Bertille se fondit de
plus en plus dans le décor. De la rue, Jean-Laurent la voyait à
peine, tellement son corps s’affaissait. Sa lecture l’avait anéantie,
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Mon amour, Bertille.
Où en serons-nous demain,
ivres et vainqueurs de nos erreurs.
De nos erreurs qui nous enivrent,
en sortirons-nous vainqueurs demain.
De toutes les sensations sont-ce vos mains qui me touchent,
qui tracent mon destin.
Mon destin se trace, ça me touche,
la sensation de vos mains me déroute.
Je monte, je monte puis redescends,
comme un tilleul, comme un linceul.
Je me sens seul, je me sens seul,
la honte me rend légèrement indécent.
Vous m’accueillez, vous me cueillez,
j’étais mûr et je lézardais.
Je lézarde sur des murs endeuillés
sans écueil, je me fanerai.
Bertille, mon amour.
Mon amour, Bertille.
Vous êtes le miroir de mon âme.
Âme de mon amour l’êtes-vous ?
Alexandre votre désuet reflet.
Son visage pivota lentement comme la corbeille d’une machine à
écrire. Bertille réajusta une mèche derrière son oreille, titilla ses
boucles vermeilles. Renifla délicatement le Canson puis le serra
contre ses tétons. Elle souffla une fois, deux fois, trois fois et re-
commença.
Bertille, mon amour.
Mon amour, Bertille…
Elle s’essuya régulièrement les pommettes, ne rien laisser trans-
paraître. Elle voulait seulement disparaître. Bertille se fondit de
plus en plus dans le décor. De la rue, Jean-Laurent la voyait à
peine, tellement son corps s’affaissait. Sa lecture l’avait anéantie,
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