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ge était infiniment heureuse de tout cela. Elle faisait sa der-
nière cueillette et cette récolte était son plus beau millésime.
À 90 ans elle n’avait jamais envisagé de revivre le BoulMich
60 ans après et pourtant les tartines de pain grillé, la musique en
fond au petit-déjeuner, les discussions de fin de soirée, les tendres
câlins sans compter : ces instants l’enchantaient. Marge avait fait
le deuil de tout cela il y a bien longtemps. Émelyne lui rallumait
le feu de la maternité.
Toutes les deux étaient en train de se réanimer. Donner c’est
donner, reprendre n’est jamais voler, car donner c’est donner, re-
prendre c’est multiplier. Marge et Émelyne créaient de l’amour
sans le vouloir, comme dans un laboratoire. Savoir que cela était
possible ré-enclenchait tous les espoirs. Noir c’est noir, va voir au
fond du couloir. Un interrupteur est dérisoire.
Tony
Il s’était fait virer en 48h, sans préavis, pour faute grave. Jeune&-
Fun Com’ portait vraiment bien son nom. Jean-Laurent avait bien
réussi son entourloupe.
Tony ne pouvait pas rêver mieux. Deux ans de chômage dans cette
période où il se sentait si bien, c’était du pain béni. Amen ! Pour dé-
missionner il faut soit du courage, soit de la bêtise, soit un plan en
béton armé. Il n’avait rien de tout ça. Son licenciement était la plus
belle opportunité de sa vie. Tony avait bien réussi son entourloupe.
Le matin était devenu le meilleur moment de sa journée, comme le
midi et toutes ses soirées. Il était enfin persuadé de posséder la totalité
des pièces du puzzle de son existence. Le jeu ne faisait que commencer
et il avait en main la possibilité de bien s’amuser. Tout s’équilibrait
autour de lui. Une femme colombe, des enfants loups. Tony n’était pas
mystique, mais plus il écoutait son intérieur, plus il entendait des voix
l’orienter. Chaque fois qu’il s’exécutait, le chemin qu’il prenait était le
bon. Ses directions l’épanouissaient. Dans cette situation si parti-
culière certains laisseraient la porte ouverte à la religion…
Lentement et dans un processus totalement conscient, Tony se mit
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nière cueillette et cette récolte était son plus beau millésime.
À 90 ans elle n’avait jamais envisagé de revivre le BoulMich
60 ans après et pourtant les tartines de pain grillé, la musique en
fond au petit-déjeuner, les discussions de fin de soirée, les tendres
câlins sans compter : ces instants l’enchantaient. Marge avait fait
le deuil de tout cela il y a bien longtemps. Émelyne lui rallumait
le feu de la maternité.
Toutes les deux étaient en train de se réanimer. Donner c’est
donner, reprendre n’est jamais voler, car donner c’est donner, re-
prendre c’est multiplier. Marge et Émelyne créaient de l’amour
sans le vouloir, comme dans un laboratoire. Savoir que cela était
possible ré-enclenchait tous les espoirs. Noir c’est noir, va voir au
fond du couloir. Un interrupteur est dérisoire.
Tony
Il s’était fait virer en 48h, sans préavis, pour faute grave. Jeune&-
Fun Com’ portait vraiment bien son nom. Jean-Laurent avait bien
réussi son entourloupe.
Tony ne pouvait pas rêver mieux. Deux ans de chômage dans cette
période où il se sentait si bien, c’était du pain béni. Amen ! Pour dé-
missionner il faut soit du courage, soit de la bêtise, soit un plan en
béton armé. Il n’avait rien de tout ça. Son licenciement était la plus
belle opportunité de sa vie. Tony avait bien réussi son entourloupe.
Le matin était devenu le meilleur moment de sa journée, comme le
midi et toutes ses soirées. Il était enfin persuadé de posséder la totalité
des pièces du puzzle de son existence. Le jeu ne faisait que commencer
et il avait en main la possibilité de bien s’amuser. Tout s’équilibrait
autour de lui. Une femme colombe, des enfants loups. Tony n’était pas
mystique, mais plus il écoutait son intérieur, plus il entendait des voix
l’orienter. Chaque fois qu’il s’exécutait, le chemin qu’il prenait était le
bon. Ses directions l’épanouissaient. Dans cette situation si parti-
culière certains laisseraient la porte ouverte à la religion…
Lentement et dans un processus totalement conscient, Tony se mit
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