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première journée fut magnifique, lagons, palmiers et criques ar-
gentées. Les deux canailles étaient tout ébouriffées. Cet homme était
bien plus qu’un chauffeur de taxi, c’était leur ange gardien. Un guide
du routard sans avoir à se cogner les descriptions austères, le papier
médiocre et la mise en page d’un annuaire téléphonique des Vosges
de 1978.
Vers 19h, une fois la première virée terminée, ils le rencardèrent
pour le lendemain matin, même heure, même endroit. D’ici là Mat et
Ludo allaient se descendre pas mal de litres de Cerveza. Les Français
se firent livrer deux prostituées et se dirent qu’avec de la cocaïne, la
soirée pouvait avoir un déroulé parfait. Bref, ils se fracassèrent.
La Merco arriva à 10h du matin tapantes. Un petit coup de klaxon re-
tentit. Un épouvantail passa sa tête par la fenêtre étroite. 10 minutes
après, deux zombis ouvrirent la portière et s’installèrent dans le cuir
beige de la berline allemande.
« C’est parti Travis, fais-nous rêver ». Mat trouvait drôle de l’appe-
ler Travis en rapport avec le personnage de De Niro dans Taxi Dri-
ver. Un putain de tueur ! Aujourd’hui le programme était de la haute
montagne. Lacets et routes en écorcobalise. Fallait avoir le cœur bien
accroché et l’estomac solidement bétonné. Un arrêt vomi, puis deux,
puis trois. Le chauffeur leur fit passer à tous les deux un petit mou-
choir parfumé. Pour se nettoyer. Sentir moins mauvais. Mat et Ludo
tombèrent dans un sommeil profond, comme une chape de plomb.
Édouard savait utiliser le chloroforme depuis toujours. Tout cela fai-
sait aussi partie de ses fonctions. Personne ne demanda où étaient
passés ces deux gars-là, l’hôtel avait été réglé, les papiers officialisés.
Tout le monde sur le continent les pensait en pleine échappée pour
une éternité. Tout le monde à Majorque les savait repartis vers de
nouvelles contrées. Bertille savait régler ses problèmes quand elle
en avait.
Tibo
Alors que son pronostic vital était encore engagé, la machine qui le
maintenait artificiellement en vie se mit à bugger. Au lieu du bip bip
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gentées. Les deux canailles étaient tout ébouriffées. Cet homme était
bien plus qu’un chauffeur de taxi, c’était leur ange gardien. Un guide
du routard sans avoir à se cogner les descriptions austères, le papier
médiocre et la mise en page d’un annuaire téléphonique des Vosges
de 1978.
Vers 19h, une fois la première virée terminée, ils le rencardèrent
pour le lendemain matin, même heure, même endroit. D’ici là Mat et
Ludo allaient se descendre pas mal de litres de Cerveza. Les Français
se firent livrer deux prostituées et se dirent qu’avec de la cocaïne, la
soirée pouvait avoir un déroulé parfait. Bref, ils se fracassèrent.
La Merco arriva à 10h du matin tapantes. Un petit coup de klaxon re-
tentit. Un épouvantail passa sa tête par la fenêtre étroite. 10 minutes
après, deux zombis ouvrirent la portière et s’installèrent dans le cuir
beige de la berline allemande.
« C’est parti Travis, fais-nous rêver ». Mat trouvait drôle de l’appe-
ler Travis en rapport avec le personnage de De Niro dans Taxi Dri-
ver. Un putain de tueur ! Aujourd’hui le programme était de la haute
montagne. Lacets et routes en écorcobalise. Fallait avoir le cœur bien
accroché et l’estomac solidement bétonné. Un arrêt vomi, puis deux,
puis trois. Le chauffeur leur fit passer à tous les deux un petit mou-
choir parfumé. Pour se nettoyer. Sentir moins mauvais. Mat et Ludo
tombèrent dans un sommeil profond, comme une chape de plomb.
Édouard savait utiliser le chloroforme depuis toujours. Tout cela fai-
sait aussi partie de ses fonctions. Personne ne demanda où étaient
passés ces deux gars-là, l’hôtel avait été réglé, les papiers officialisés.
Tout le monde sur le continent les pensait en pleine échappée pour
une éternité. Tout le monde à Majorque les savait repartis vers de
nouvelles contrées. Bertille savait régler ses problèmes quand elle
en avait.
Tibo
Alors que son pronostic vital était encore engagé, la machine qui le
maintenait artificiellement en vie se mit à bugger. Au lieu du bip bip
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