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pagne et vit Bertille effondrée, les larmes mouillant le chemi-
sier de Béatrice.
Réunion de femmes, 3 histoires, 3 personnalités.
Marge - 1948 - Paris
Cary savait depuis toujours, pour sa fragilité cardiaque. Que sa
sensibilité le perdrait. En homme d’affaires aguerri, il s’était or-
ganisé. La quasi totalité de sa fortune était allée pour les hôpi-
taux qui l’avaient si discrètement accompagné. Tout son business
serait divisé en coopératives à se répartir entre salariés. 5 petits
millions de dollars pour sa bien-aimée. Sans rien dire, tout était
écrit sur papier. Officialisé un mois après son décès.
En cet hiver parisien 1948, Marge venait d’avoir 18 ans, habitait
avec Hélène dans 30m2 et avait un compte en banque à faire pâlir
son « oncle Samir » de désir.
Elles avaient craqué toutes les deux sur un hôtel si particulier à
rénover. C’était au milieu du BoulMich. Ni Marge, ni Hélène ne
voulaient l’appeler le Boulevard Saint-Michel, étant toutes deux
viscéralement anticléricalistes.
En passant ce porche, on s’isolait. Toute la nature du Quartier
Latin se donnait rendez-vous ici. Certes, les dahlias aimaient aller
déambuler Jardin du Luxembourg. Les platanes s’écorcer avec
leurs amis de l’École Botanique, rue Cuvier. Les étourneaux se
cuicuiter avec des perruches à collier. Mais toute la nature savait
que c’était chez Marge et Hélène qu’elle serait choyée, adorée et
libre de se développer.
Elles retapèrent elles-mêmes cet écrin de toute beauté. Parquet,
velours, verrière au plafonnier, petites mosaïques dans les salles
de bain et nuance de couleurs différentes pour chacune des 17
chambres. Un bijou à un million de dollars américains. Une folie
pour l’époque. Marge mit un peu de sous de côté et envoya tout
le reste au Maroc. Une somme démesurée pour sa famille, qui au
final, avait tout fait pour la sauver. Marge ne voulait pas s’encom-
brer à gérer de l’argent. Depuis toujours, elle en avait eu besoin,
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sier de Béatrice.
Réunion de femmes, 3 histoires, 3 personnalités.
Marge - 1948 - Paris
Cary savait depuis toujours, pour sa fragilité cardiaque. Que sa
sensibilité le perdrait. En homme d’affaires aguerri, il s’était or-
ganisé. La quasi totalité de sa fortune était allée pour les hôpi-
taux qui l’avaient si discrètement accompagné. Tout son business
serait divisé en coopératives à se répartir entre salariés. 5 petits
millions de dollars pour sa bien-aimée. Sans rien dire, tout était
écrit sur papier. Officialisé un mois après son décès.
En cet hiver parisien 1948, Marge venait d’avoir 18 ans, habitait
avec Hélène dans 30m2 et avait un compte en banque à faire pâlir
son « oncle Samir » de désir.
Elles avaient craqué toutes les deux sur un hôtel si particulier à
rénover. C’était au milieu du BoulMich. Ni Marge, ni Hélène ne
voulaient l’appeler le Boulevard Saint-Michel, étant toutes deux
viscéralement anticléricalistes.
En passant ce porche, on s’isolait. Toute la nature du Quartier
Latin se donnait rendez-vous ici. Certes, les dahlias aimaient aller
déambuler Jardin du Luxembourg. Les platanes s’écorcer avec
leurs amis de l’École Botanique, rue Cuvier. Les étourneaux se
cuicuiter avec des perruches à collier. Mais toute la nature savait
que c’était chez Marge et Hélène qu’elle serait choyée, adorée et
libre de se développer.
Elles retapèrent elles-mêmes cet écrin de toute beauté. Parquet,
velours, verrière au plafonnier, petites mosaïques dans les salles
de bain et nuance de couleurs différentes pour chacune des 17
chambres. Un bijou à un million de dollars américains. Une folie
pour l’époque. Marge mit un peu de sous de côté et envoya tout
le reste au Maroc. Une somme démesurée pour sa famille, qui au
final, avait tout fait pour la sauver. Marge ne voulait pas s’encom-
brer à gérer de l’argent. Depuis toujours, elle en avait eu besoin,
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