Page 26 - Cloches
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cloche d’Eudes Rigaud. Ce prélat né à Lyon d’une famille puissante,
devint chanoine de Saint-Jean et fut tiré du chapitre pour occuper le
siège archiépiscopal de Rouen. Dans sa reconnaissance, il fit don à son
église cathédrale d’une grosse cloche fondue en 1282 et qui fut appelée
« La Rigaud ». De plus, il acheta une vigne et en appliqua le produit à
faire boire ceux qui sonneraient ladite cloche fort grosse et lourde à
manœuvrer. De là, l’expression, née à Lyon, « Boire à tire Larigod » ou
Boire comme un sonneur.
Un siècle après que fut installée dans le clocher de la cathédrale de
Rouen "La Rigaud", le beffroi de la ville fut détruit (émeute de la Harelle)
et en 1389, il fut reconstruit abritant sous son dôme les cloches civiles :
la "Cache-Ribaud" et la "Rouvel" (toujours en place).

Expressions nées d'ici et d'ailleurs : « Se faire sonner les cloches » ;
« Avoir la cloche fêlée » ; « Qui n’entend qu’une cloche, n’entend qu’un
son » ; « Déménager à la cloche de bois » (déménager sans tambour ni
trompette) ; « Chapeau cloche » ; « Se taper la cloche » …

Etymologiquement cloche vient du bas latin 'clocca'. Ce mot a remplacé
en Gaule 'signum' (latin chrétien) qui signifie signal.
Alors que le terme cloche (XIVe siècle) ou clochard viendrait du latin
populaire 'cloppus', boiteux. Le mendiant serait un homme blessé qui va
à cloche pied. Une autre hypothèse explique que ce terme se référait
aux cloches annonçant la fin des halles à Paris et l’autorisation des
récupérer les invendus du marché, ou se référait au temps où l’on faisait
appel aux mendiants pour sonner les cloches des églises, moyennant
une rémunération.

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