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ude Sautet, et Claude Sautet était le meilleur ami
d’Yves Robert ! Alors, je suppose qu’un jour Claude,
avec qui j’avais travaillé en premier sur Les Choses de la
vie, a dû parler de moi à Yves ! Yves était un person-
nage très généreux, très tendre, très affectueux. Mes
enfants l’adoraient. Avec sa femme, Danièle Delorme,
il habitait une maison à la campagne du côté de
Rambouillet, le moulin de la Guéville, où j’allais lui
rendre visite. Quand Yves venait travailler chez moi,
rue Scheffer, du côté du Trocadéro, il sonnait à la
porte le matin vers 10 heures, il venait avec de grands
paniers remplis de fruits, d’œufs pour les enfants,
et de fleurs : nos journées de travail commençaient
comme cela ! L’avantage de travailler avec Yves, c’est
qu’il était acteur et comédien avant d’être metteur en
scène (chronologiquement). Il lisait donc très bien
les scènes. Ainsi, j’écrivais une scène le mardi. Le
mercredi, il venait et la lisait. Yves était un homme
qui aimait la vie comme moi : les femmes, les enfants,
l’amitié, les maisons à la campagne le week-end, les
engueulades entre hommes, les femmes tançant leurs
compagnons, leurs hommes, comme dans les films de
Claude Sautet. Un jour, Michel Piccoli, très genti-
ment, a dit de moi lors d’une interview : « Jean-Loup,
c’est un auteur mélancomique », ce qui est un beau
mot d’auteur et qui résume bien tout mon travail
au cinéma. En effet, hormis des comédies comme
Garçon !, j’écrivais, pour Claude Sautet, plutôt des

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