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parcours des personnages (comme on dessine le
parcours des coureurs cyclistes pour les étapes de cols
du Tour de France) sur vingt minutes, une demi-
heure de film. J’écrivais des bouts de scénario : « Elle
le secoue, il claque la porte… » On revenait là-dessus
et on travaillait sur ce canevas. Claude était un grand
directeur d’auteurs, c’est-à-dire que j’écrivais pour
Claude autant que j’écrivais pour nos interprètes. Par
exemple, pour César et Rosalie, on m’a souvent dit :
« César joué par Montand, c’est Sautet. » Et moi, je
répondais : « Mais Rosalie aussi, c’est Sautet ! » Dans
le tempérament du personnage de Rosalie joué par
Romy, je mettais cette violence qu’il y avait chez mon
ami Claude, les émotions qu’il me transmettait : ses
larmes tantôt rentrées, tantôt sorties, ses éclats de
voix, de rire, ses silences, cette solitude. Il me commu-
niquait tout cela : Claude était un grand directeur
d’auteurs ! Voilà comment je travaillais avec lui.

Sami Frey est extraordinaire dans ce film…

Sami Frey était extraordinaire dans le rôle de
David : il faisait exister les silences. À ce sujet, j’ai
une petite anecdote de tournage à vous raconter :
David et Rosalie sont sur la plage, à Sète, en train de
pique-niquer avec la petite fille du film. Sur ce, arrive

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