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c mon travail d’auteur : j’écrivais mes paroles.
Puis il les répétait à son piano. Il lui arrivait de me
dire (rarement, car on s’entendait très bien) que ce
texte n’était pas pour lui. Il nous est même arrivé
de faire certaines chansons en étant très éloignés
l’un de l’autre géographiquement, comme Lettre à
France par exemple. Michel m’avait fait apporter cette
musique (deux musiques exactement, les deux faces
du palmier !) par Daniel Filipacchi, qui était allé le
voir aux États-Unis. J’avais trouvé celle-là ravissante.
Michel ne me donnait jamais aucune indication
( Julien non plus). Il me disait : « Lance-toi ! » Pour
Lettre à France, je me suis dit qu’il allait envoyer bala-
der les paroles que j’avais écrites, car il était très en
colère contre la France et les Français. Il a sans doute
eu un coup d’amour pour le mariage entre sa musique
et mes paroles. Il a enregistré Lettre à France, sans
me le dire, sur la côte ouest des États-Unis, du côté
de Malibu. Je l’ai découverte en cherchant des résul-
tats sportifs un dimanche à 18 heures sur Europe 1.
C’était l’époque où Europe 1 avait des animateurs
et des animatrices qui annonçaient les programmes
suivants. J’entends la speakerine annoncer la dernière
chanson de Michel Polnareff qui arrive toute chaude
des États-Unis ! C’est un souvenir merveilleux. En
général, j’avais des rapports très simples avec mes
chanteurs. Le hasard de la vie – et je ne sais pas à
quoi cela tient – a fait que j’ai écrit une trentaine de
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Puis il les répétait à son piano. Il lui arrivait de me
dire (rarement, car on s’entendait très bien) que ce
texte n’était pas pour lui. Il nous est même arrivé
de faire certaines chansons en étant très éloignés
l’un de l’autre géographiquement, comme Lettre à
France par exemple. Michel m’avait fait apporter cette
musique (deux musiques exactement, les deux faces
du palmier !) par Daniel Filipacchi, qui était allé le
voir aux États-Unis. J’avais trouvé celle-là ravissante.
Michel ne me donnait jamais aucune indication
( Julien non plus). Il me disait : « Lance-toi ! » Pour
Lettre à France, je me suis dit qu’il allait envoyer bala-
der les paroles que j’avais écrites, car il était très en
colère contre la France et les Français. Il a sans doute
eu un coup d’amour pour le mariage entre sa musique
et mes paroles. Il a enregistré Lettre à France, sans
me le dire, sur la côte ouest des États-Unis, du côté
de Malibu. Je l’ai découverte en cherchant des résul-
tats sportifs un dimanche à 18 heures sur Europe 1.
C’était l’époque où Europe 1 avait des animateurs
et des animatrices qui annonçaient les programmes
suivants. J’entends la speakerine annoncer la dernière
chanson de Michel Polnareff qui arrive toute chaude
des États-Unis ! C’est un souvenir merveilleux. En
général, j’avais des rapports très simples avec mes
chanteurs. Le hasard de la vie – et je ne sais pas à
quoi cela tient – a fait que j’ai écrit une trentaine de
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