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c insistance en faisant des appels de phares. Elle est conduite
par un homme au visage sévère et sombre, portant des lunettes
noires : c’est la Mort. Le regard de Pierre se trouble. Il le scrute
un instant comme un funeste présage de cette mort prochaine qui
lui tend un guet-apens. En chemin, François reproche à Pierre
d’« enjoliver » le passé. Déstabilisé par la remarque de son ami,
Pierre, sur la défensive, rétorque aussitôt : « C’est toi qui enjo-
lives ! » Nous sommes alors invités à faire le lien avec la scène
précédente où Hélène découvre que Pierre a écrit : « Je t’aime »
en dessous du mot « Afabuler » (qu’elle a mal orthographié, étant
allemande, comme en témoigne son accent). Pour Pierre, dire :
« Je t’aime », n’est-ce pas toujours une manière d’« affabuler »,
d’« enjoliver » la réalité inconsciemment (c’est le même mot en
allemand : verschönern !) ?

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