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viens-toi des Choses de la vie
volant de l’Alfa Romeo, juste avant que celle-ci ne fasse plusieurs
tonneaux60. Le conducteur de la bétaillère prétend que Pierre
« roulait au moins à cent ». Mais Claude Sautet précise que la
vitesse réelle à laquelle l’Alfa conduite par Michel Piccoli roule
au moment du tournage de la scène de l’accident, lorsqu’elle
arrive au carrefour, est de « soixante-cinq kilomètres à l’heure
exactement61 » :
[I]l m’a fallu […] imaginer [l’accident] seconde après seconde.
Comment passer de la vitesse normale à l’image fixe, et du ralenti
à la relation qu’en font les témoins. Ce mélange des temps était
très périlleux. Nous avons filmé à trois caméras, dont une en
16 mm, sous des angles différents. Aucune ne tournait à la vraie
vitesse du ralenti, pour me réserver la possibilité de démultiplier
les vitesses au laboratoire. Si on tournait trop au ralenti, l’image
devenait trop nette et on perdait le flou du mouvement… C’est
au moment où je suis arrivé sur les lieux de l’accident que j’ai
compris que j’allais devoir fragmenter concrètement ce que j’avais
à filmer. […] Dans un premier temps, l’accident est montré au
60. Le film n’est pas exempt d’autres faux raccords. Ainsi, lorsque Pierre et Anne,
l’amie de son fils, se saluent, alors qu’elle s’apprête à partir, ils se disent « bonsoir ».
Or l’action est censée se dérouler en fin de matinée, peu avant que Pierre ne
déjeune avec Hélène ! Un autre faux raccord est à noter : entre le moment où
l’ambulance conduit Pierre à l’hôpital et celui où elle arrive aux urgences, la plaque
d’immatriculation a changé ! Comme le rappelait, non sans humour, Jean-Loup
Dabadie dans un entretien accordé à L’Avant-Scène Cinéma : « Au cinéma, il faut
veiller au moindre détail. On est allé jusqu’à nous reprocher un changement de
numéro minéralogique dans l’ambulance des Choses de la vie ! » (L’Avant-Scène
Cinéma, no 319-320, janvier 1984, p. 16.)
61. Michel Boujut, op. cit., p. 94.
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volant de l’Alfa Romeo, juste avant que celle-ci ne fasse plusieurs
tonneaux60. Le conducteur de la bétaillère prétend que Pierre
« roulait au moins à cent ». Mais Claude Sautet précise que la
vitesse réelle à laquelle l’Alfa conduite par Michel Piccoli roule
au moment du tournage de la scène de l’accident, lorsqu’elle
arrive au carrefour, est de « soixante-cinq kilomètres à l’heure
exactement61 » :
[I]l m’a fallu […] imaginer [l’accident] seconde après seconde.
Comment passer de la vitesse normale à l’image fixe, et du ralenti
à la relation qu’en font les témoins. Ce mélange des temps était
très périlleux. Nous avons filmé à trois caméras, dont une en
16 mm, sous des angles différents. Aucune ne tournait à la vraie
vitesse du ralenti, pour me réserver la possibilité de démultiplier
les vitesses au laboratoire. Si on tournait trop au ralenti, l’image
devenait trop nette et on perdait le flou du mouvement… C’est
au moment où je suis arrivé sur les lieux de l’accident que j’ai
compris que j’allais devoir fragmenter concrètement ce que j’avais
à filmer. […] Dans un premier temps, l’accident est montré au
60. Le film n’est pas exempt d’autres faux raccords. Ainsi, lorsque Pierre et Anne,
l’amie de son fils, se saluent, alors qu’elle s’apprête à partir, ils se disent « bonsoir ».
Or l’action est censée se dérouler en fin de matinée, peu avant que Pierre ne
déjeune avec Hélène ! Un autre faux raccord est à noter : entre le moment où
l’ambulance conduit Pierre à l’hôpital et celui où elle arrive aux urgences, la plaque
d’immatriculation a changé ! Comme le rappelait, non sans humour, Jean-Loup
Dabadie dans un entretien accordé à L’Avant-Scène Cinéma : « Au cinéma, il faut
veiller au moindre détail. On est allé jusqu’à nous reprocher un changement de
numéro minéralogique dans l’ambulance des Choses de la vie ! » (L’Avant-Scène
Cinéma, no 319-320, janvier 1984, p. 16.)
61. Michel Boujut, op. cit., p. 94.
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