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LES INFRÉQUENTABLES

Au début de la
Première Guerre
mondiale, elle est
correspondante
en Europe, sur
le front de l’Est

a inventé un nouveau journalisme, proche de à New York. Des rumeurs effrayantes circulent
la classe ouvrière et au service de ses intérêts. à propos de ce lieu, et Pulitzer cherche une
journaliste capable de feindre la folie pour
Devant le bureau de John Cockerill, rédacteur témoigner de l’intérieur. Sa mission dure dix
en chef du World, Nellie Bly fait le pied de grue. jours. Son récit, frappant, a un succès immédiat.
Sans invitation, elle est venue proposer son idée Repris par de nombreux journaux, il provoque un
de reportage : traverser l’océan sur l’entrep­ ont scandale tel que les méthodes de l’asile seront
d’un transatlantique pour faire connaître les modifiées et professionnalisées.
terribles conditions de voyage des migrants.
Le tour du monde en 72 jours La notoriété de Nellie Bly la courageuse gran-
dit au fil de ses investigations. Mais bientôt, un
Quand Cockerill lui ouvre enfin la porte, elle reportage va faire d’elle une célébrité nationale,
parvient à retenir suffisamment son attention déclenchant une « Nellie Bly mania ». Jeux de
pour qu’il lui demande de repasser plus tard. société, stylos, cahiers, cartables, vêtements,
L’idée audacieuse n’est pas retenue, mais la aliments pour chevaux… des dizaines de pro-
détermination de Nellie Bly fait mouche. On duits afficheront son nom et son image.
lui propose une embauche sous forme de défi
à relever : se faire interner durant une semaine Elle a 25 ans lorsqu’elle relève un autre défi :
dans l’asile de l’île de Blackwell, sur l’East River, faire le tour du monde sans être accompagnée
par un homme et en battant le record de Phileas

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