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La mise en scène est un moyen de s'approcher du réel. Lelouch se veut
être un réalisateur « impressionniste » qui fait ressentir l'Holocauste par le biais de
l'image et du son ; comme Marvin Chomsky qui se sert de personnages fictifs, pour
s’approcher de l’Holocauste. Le cinéma reste un matériau au service d'une vision
d'un réalisateur. Ainsi malgré une volonté d’être au plus près de la réalité, la fiction
via l’émotion retranscrite ; par le biais du montage d'images et de sons, n’est-elle
pas un frein à la représentation de la réalité? Pour conclure sur cette vision de
l’Holocauste à travers le regard de Lelouch et de Chomsky, terminons par
cette réflexion d’Elie Wiezel qui résume bien le problème de la représentation
filmique :
« On n’imagine pas l’inimaginable (…) on ne montre le pas sur l'écran ». 30
Aussi la vision de l’Histoire, dans les Uns et les autres s'inspirent
également des films le Bal des maudits et un Pont trop loin. Si le scénario du Bal
des maudits (film réalisé par Edward Dmytryk en 1958) est un peu différent des Uns
et des autres, il y à cependant quelques similitudes, qui nous permettent d'établir
un rapprochement entre les deux films. Tout d'abord Le Bal des maudits, utilise un
montage alterné, pour nous faire vivre par procuration, le destin croisé de différents
personnages. Nous avons ainsi plusieurs vies simultanées, dans différents pays :
l'Allemagne, Londres, Paris, New York et pour certaines séquences l'Afrique du Nord.
Le film retranscrit ainsi le destin d'un Allemand Dietsl (Marlon Brando), officier nazi
malgré lui qui va prendre conscience des horreurs de l’Holocauste (à noter que la
séquence de découverte des camps est brève mais cependant forte). Nous
percevons également la destinée de Michael, un américain combattant au sein de
l'armée (Montgomery Clift). Enfin nous suivons la vie d'un jeune juif, nommé Noah
(Dean Martin). Les deux films montrent également des personnages qui s’aiment,
dont la vie est tourmentée par la seconde guerre mondiale.
Le Bal des maudits finira de manière optimiste, puisque le personnage du
jeune juif sera libéré et l'amour triomphera. Chez Lelouch, le personnage juif Simon
Meyer ne survivra pas à l’Holocauste ; tandis que c'est le personnage de l'allemand
Karl Kremer, qui survivra aux tourments de la guerre.
30 Voir page 6, Cinémaction n°22 L’Holocauste à l’écran-Anette Insdorf
Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 75
être un réalisateur « impressionniste » qui fait ressentir l'Holocauste par le biais de
l'image et du son ; comme Marvin Chomsky qui se sert de personnages fictifs, pour
s’approcher de l’Holocauste. Le cinéma reste un matériau au service d'une vision
d'un réalisateur. Ainsi malgré une volonté d’être au plus près de la réalité, la fiction
via l’émotion retranscrite ; par le biais du montage d'images et de sons, n’est-elle
pas un frein à la représentation de la réalité? Pour conclure sur cette vision de
l’Holocauste à travers le regard de Lelouch et de Chomsky, terminons par
cette réflexion d’Elie Wiezel qui résume bien le problème de la représentation
filmique :
« On n’imagine pas l’inimaginable (…) on ne montre le pas sur l'écran ». 30
Aussi la vision de l’Histoire, dans les Uns et les autres s'inspirent
également des films le Bal des maudits et un Pont trop loin. Si le scénario du Bal
des maudits (film réalisé par Edward Dmytryk en 1958) est un peu différent des Uns
et des autres, il y à cependant quelques similitudes, qui nous permettent d'établir
un rapprochement entre les deux films. Tout d'abord Le Bal des maudits, utilise un
montage alterné, pour nous faire vivre par procuration, le destin croisé de différents
personnages. Nous avons ainsi plusieurs vies simultanées, dans différents pays :
l'Allemagne, Londres, Paris, New York et pour certaines séquences l'Afrique du Nord.
Le film retranscrit ainsi le destin d'un Allemand Dietsl (Marlon Brando), officier nazi
malgré lui qui va prendre conscience des horreurs de l’Holocauste (à noter que la
séquence de découverte des camps est brève mais cependant forte). Nous
percevons également la destinée de Michael, un américain combattant au sein de
l'armée (Montgomery Clift). Enfin nous suivons la vie d'un jeune juif, nommé Noah
(Dean Martin). Les deux films montrent également des personnages qui s’aiment,
dont la vie est tourmentée par la seconde guerre mondiale.
Le Bal des maudits finira de manière optimiste, puisque le personnage du
jeune juif sera libéré et l'amour triomphera. Chez Lelouch, le personnage juif Simon
Meyer ne survivra pas à l’Holocauste ; tandis que c'est le personnage de l'allemand
Karl Kremer, qui survivra aux tourments de la guerre.
30 Voir page 6, Cinémaction n°22 L’Holocauste à l’écran-Anette Insdorf
Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 75