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liqua à son copain pourquoi Agnès se comportait comme un
chewing-gum refusant de se décoller lorsqu’elle faisait une
fixette sur quelqu’un. Tout ça venait d’une maladie qu’on
appelait trisomie que Nico connaissait sous le raccourci trivial
de mongolien. Ce genre de handicap n’était pas très médiatisé à
l’époque.
L’un des très bons souvenirs de ce jour de fête, c’était
d’avoir vu Bernard en costume. Ce type, qu’on voyait toujours
en combinaison de travail, s’était métamorphosé en revêtant son
unique complet noir, qui lui servait aussi bien pour les mariages
que pour les enterrements.
Quoi qu’il en soit, ça avait été l’une des plus belles journées
de son enfance. Nicolas avait reçu une gourmette en argent sur
laquelle son prénom avait été gravé. Où était-elle aujourd’hui ?
Certainement au fond d’un carton, abandonné dans une remise
comme bon nombre de souvenirs qui finissent par perdre de leur
valeur, même sentimentale. Puis il avait reçu divers cadeaux
dont un monopoly et une montre à quartz. L’anecdote
mémorable restait d’avoir goûté le vin de messe du père Travers
qui célébrait l’office. C’était une idée d’Alexandre au départ.
Les deux garnements avaient voulu boire en cachette une gorgée
du sang du Christ qui s’apparentait à un vinaigre imbuvable.
Il était tellement amer que Nico l’avait recraché sur l’aube
d’Alex. « Ne t’en fais pas ! » lui avait soufflé Malartigues qui en
pleurait de rire. Mais Ginette et Bernard, ne l’avaient pas pris de
la même manière. Vexés de voir leur fils communier dans une
tenue tachée, ils avaient écourté la séance photo à la fin de la
messe pour repartir rapidement à la ferme où une grande table
avait été dressée dans le jardin pour recevoir toute la famille.
Alex s’était sérieusement fait engueuler et avait été puni pendant
des semaines. Malgré ça, il n’avoua jamais à ses parents que
c’était Nicolas qui lui avait salopé sa tenue de communiant.
On ne dénonçait pas son meilleur ami…
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chewing-gum refusant de se décoller lorsqu’elle faisait une
fixette sur quelqu’un. Tout ça venait d’une maladie qu’on
appelait trisomie que Nico connaissait sous le raccourci trivial
de mongolien. Ce genre de handicap n’était pas très médiatisé à
l’époque.
L’un des très bons souvenirs de ce jour de fête, c’était
d’avoir vu Bernard en costume. Ce type, qu’on voyait toujours
en combinaison de travail, s’était métamorphosé en revêtant son
unique complet noir, qui lui servait aussi bien pour les mariages
que pour les enterrements.
Quoi qu’il en soit, ça avait été l’une des plus belles journées
de son enfance. Nicolas avait reçu une gourmette en argent sur
laquelle son prénom avait été gravé. Où était-elle aujourd’hui ?
Certainement au fond d’un carton, abandonné dans une remise
comme bon nombre de souvenirs qui finissent par perdre de leur
valeur, même sentimentale. Puis il avait reçu divers cadeaux
dont un monopoly et une montre à quartz. L’anecdote
mémorable restait d’avoir goûté le vin de messe du père Travers
qui célébrait l’office. C’était une idée d’Alexandre au départ.
Les deux garnements avaient voulu boire en cachette une gorgée
du sang du Christ qui s’apparentait à un vinaigre imbuvable.
Il était tellement amer que Nico l’avait recraché sur l’aube
d’Alex. « Ne t’en fais pas ! » lui avait soufflé Malartigues qui en
pleurait de rire. Mais Ginette et Bernard, ne l’avaient pas pris de
la même manière. Vexés de voir leur fils communier dans une
tenue tachée, ils avaient écourté la séance photo à la fin de la
messe pour repartir rapidement à la ferme où une grande table
avait été dressée dans le jardin pour recevoir toute la famille.
Alex s’était sérieusement fait engueuler et avait été puni pendant
des semaines. Malgré ça, il n’avoua jamais à ses parents que
c’était Nicolas qui lui avait salopé sa tenue de communiant.
On ne dénonçait pas son meilleur ami…
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