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vieillir. La sensation d’être un étranger dans ce dédale de
rues le désarma quelque peu. Tout en marchant, il chercha à
croiser des regards connus, histoire de se rassurer mais la
population semblait s’être totalement renouvelée.
Aux grands maux, les grands remèdes ! Il décida de partir en
quête du passé en entrant d’abord dans l’église. Là, au moins, il
était sûr de trouver ce qu’il cherchait. Et en effet, les bancs de
bois étaient les mêmes. Les vitraux et l’autel n’avaient subi
aucune modification. S’il y avait bien des endroits qui ne
changeaient pas, c’étaient les lieux saints.
Catholique aux origines italiennes, Nico avait souvent
reproché à l’église de ne pas se moderniser. Pourtant, à cet
instant précis, il aurait remercié l’institution religieuse d’avancer
à la vitesse d’un escargot. Car grâce à elle, il se sentait chez lui.
Assis au premier rang, il se revit assister à sa première
communion.
En quelques minutes, il fut aspiré en arrière et se retrouva en
ce dimanche ensoleillé au cours duquel le parvis était noir de
monde. Ce jour-là, tous les enfants de la commune, ayant assisté
au cours de catéchisme du père Travers, attendaient leur
première célébration de l’eucharistie. Leurs aubes formaient un
nuage blanc sur les marches de l’église. Tous étaient venus avec
leurs familles endimanchées de la tête aux pieds. Chez Nicolas,
ça s’était résumé à ses parents et à sa tante Claudia, venue de
Lyon avec ses filles Carla et Silvia. Le reste de sa famille, qui
habitait en Italie, n’avait pas pu venir.
La sœur de Giacomo avait tenu à donner à ses filles des
prénoms à consonance italienne afin de leur transmettre ses
origines. Tout comme son frère, elle était née en Lombardie
avant de venir en France avec ses parents. Elle s’était mariée très
jeune avec un haut fonctionnaire lyonnais avec qui elle avait eu
deux enfants. Mais Claudia était une femme moderne pour
l’époque puisqu’elle était divorcée et l’assumait pleinement.
Elle travaillait, conduisait et semblait totalement épanouie. Ses
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rues le désarma quelque peu. Tout en marchant, il chercha à
croiser des regards connus, histoire de se rassurer mais la
population semblait s’être totalement renouvelée.
Aux grands maux, les grands remèdes ! Il décida de partir en
quête du passé en entrant d’abord dans l’église. Là, au moins, il
était sûr de trouver ce qu’il cherchait. Et en effet, les bancs de
bois étaient les mêmes. Les vitraux et l’autel n’avaient subi
aucune modification. S’il y avait bien des endroits qui ne
changeaient pas, c’étaient les lieux saints.
Catholique aux origines italiennes, Nico avait souvent
reproché à l’église de ne pas se moderniser. Pourtant, à cet
instant précis, il aurait remercié l’institution religieuse d’avancer
à la vitesse d’un escargot. Car grâce à elle, il se sentait chez lui.
Assis au premier rang, il se revit assister à sa première
communion.
En quelques minutes, il fut aspiré en arrière et se retrouva en
ce dimanche ensoleillé au cours duquel le parvis était noir de
monde. Ce jour-là, tous les enfants de la commune, ayant assisté
au cours de catéchisme du père Travers, attendaient leur
première célébration de l’eucharistie. Leurs aubes formaient un
nuage blanc sur les marches de l’église. Tous étaient venus avec
leurs familles endimanchées de la tête aux pieds. Chez Nicolas,
ça s’était résumé à ses parents et à sa tante Claudia, venue de
Lyon avec ses filles Carla et Silvia. Le reste de sa famille, qui
habitait en Italie, n’avait pas pu venir.
La sœur de Giacomo avait tenu à donner à ses filles des
prénoms à consonance italienne afin de leur transmettre ses
origines. Tout comme son frère, elle était née en Lombardie
avant de venir en France avec ses parents. Elle s’était mariée très
jeune avec un haut fonctionnaire lyonnais avec qui elle avait eu
deux enfants. Mais Claudia était une femme moderne pour
l’époque puisqu’elle était divorcée et l’assumait pleinement.
Elle travaillait, conduisait et semblait totalement épanouie. Ses
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