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paradisiaques. Passer des soirées avec toi à refaire le
monde comme on aimait le faire quand on était gosse…
Les yeux d’Alexandre brillaient de chagrin. Il lui était
difficile de gérer ses émotions. La mort était une chose à laquelle
personne n’était préparé. Il savait que tout s’arrêterait un jour
pour lui aussi mais il le projetait encore loin devant lui. Il n’avait
que cinquante ans et pouvait normalement miser sur le fait de
rester vivant encore un moment.
Malheureusement, ce n’était plus le cas de Nicolas. Le rideau
allait prochainement tomber sur sa représentation terrestre et
personne n’y pouvait rien.
« Ne vaut-il pas mieux mourir dans un accident brutal que de
devoir supporter une agonie telle que celle-ci ? ». Cette idée lui trotta
longtemps dans la tête. Il trouvait la sentence trop injuste. C’était
un couperet arbitraire et malhonnête qui n’avait pas lieu d’être.
L’une des rares choses sur laquelle les humains sont
unanimes reste la phobie de mourir. Personne n’admet la
dernière phase du cycle de la vie qui pourtant est annoncée dès
le commencement. L’homme est soit trop gourmand, soit de
mauvaise foi sur l’issue de son voyage sur terre parce que
franchement tout est clair. On ne fait que passer…
Alex avait enfin compris la raison pour laquelle son ami était
venu le voir. Alors d’une voix tremblante, il demanda :
— Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

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