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— J’ai un train à 15h11.
— Est-ce que tu as le temps de déjeuner avec moi ?
— Avec plaisir.

Ils se rendirent dans un restaurant à proximité de la clinique

où ils déjeunèrent en remettant sur la table plein de souvenirs en
commun. Ce fut encore une fois un festival d’anciens

combattants.
— Tu te souviens des grenouilles qu’on allait pêcher dans

les mares autour du village ?
— Je me rappelle surtout que tu n’aimais pas les attraper à

pleine main.
— C’est vrai, je trouvais ça dégueulasse. Protesta Nicolas.
— Ça ne t’empêchait pas d’en glisser dans les paniers de la

mère Maillard pour lui faire peur.
— Oh putain, qu’est-ce qu’on a ri avec ça. Tu te souviens

du jour où on en a mis partout chez elle pendant qu’elle

étendait son linge dans le jardin. On en a balancé une

bonne trentaine dans la salle à manger. Elle a hurlé quand

elle est rentrée et puis elle est allée chez le curé en
pensant que c’était un signe du diable.
Ils riaient de bon cœur.

Simone Maillard était une vieille fille de la commune. Un

cul béni comme on disait. Une pauvre simplette qui focalisait
toutes les conneries des gamins. Ce n’était pas méchant mais

avec le recul ils avaient un peu honte de leurs bêtises. À la fin
du repas, alors qu’ils attendaient leurs cafés, Nicolas revint sur
un sujet qui lui tenait à cœur.

— C’est vrai que je n’ai jamais parlé de ma stérilité à
Nathalie et que j’aurais dû lui dire. Mais ne crois pas que
je n’ai rien fait ! J’en ai parlé à quelqu’un.

Nicolas avait changé d’expression. L’heure n’était plus à la

plaisanterie, il continuait de vider son sac :
— À qui ?
— À la principale intéressée.

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