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Au-delà de ça, nous avons compris que nous aurions des
barrières à franchir nous aussi pour avancer sur les
chemins difficiles de l’existence.
Alexandre l’avait entouré de ses bras, ému par ses propos.
C’était malheureusement le dernier moment fort qu’ils allaient
vivre ensemble. La mort rôdait de plus en plus près et son odeur
malfaisante s’était déjà posée sur la peau de Nico.
Le mourant avait rajouté :
— On s’est toujours aidé après cette soirée et j’ai toujours
su que tu serais là le jour où je trébucherais.
— Et inversement.
— Oui sauf que tu as toujours été plus fort que moi. Je
t’enviais pour ça et pour plein d’autres choses comme
ton talent avec les filles. Inconsciemment, je crois que je
voulais te ressembler. En tout cas, je voulais te remercier
pour tout ce que tu m’as fait vivre ces dernières
semaines. En plus de m’avoir fait oublier ma maladie, tu
as réussi à me faire oublier toutes les années où tu m’as
manqué. Je vais bientôt fermer les yeux et bizarrement,
je n’en éprouve aucune douleur grâce à toi. Tu as su
réveiller en moi des sentiments profonds. On ne devrait
pas avoir peur de mourir quand on est autant aimé. Je
suis sûr à présent que l’amour perdure au-delà de la mort
et qu’en restant dans vos cœurs, je vivrai encore.
Les deux hommes étaient restés une heure de plus dans le
foin sans échanger un mot. Ils regardaient le poulain qui
cherchait à se mettre debout pour affronter son destin, de la
même manière qu’ils avaient observé Petit Joufflu quarante ans
plus tôt avec les mêmes yeux candides.
Clémence et Nathalie s’étaient installées dans un gite des
Malartigues. C’était la fin. Les jours suivants, Nico ne put
quasiment plus parler. Chacun se relayait à son chevet.
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barrières à franchir nous aussi pour avancer sur les
chemins difficiles de l’existence.
Alexandre l’avait entouré de ses bras, ému par ses propos.
C’était malheureusement le dernier moment fort qu’ils allaient
vivre ensemble. La mort rôdait de plus en plus près et son odeur
malfaisante s’était déjà posée sur la peau de Nico.
Le mourant avait rajouté :
— On s’est toujours aidé après cette soirée et j’ai toujours
su que tu serais là le jour où je trébucherais.
— Et inversement.
— Oui sauf que tu as toujours été plus fort que moi. Je
t’enviais pour ça et pour plein d’autres choses comme
ton talent avec les filles. Inconsciemment, je crois que je
voulais te ressembler. En tout cas, je voulais te remercier
pour tout ce que tu m’as fait vivre ces dernières
semaines. En plus de m’avoir fait oublier ma maladie, tu
as réussi à me faire oublier toutes les années où tu m’as
manqué. Je vais bientôt fermer les yeux et bizarrement,
je n’en éprouve aucune douleur grâce à toi. Tu as su
réveiller en moi des sentiments profonds. On ne devrait
pas avoir peur de mourir quand on est autant aimé. Je
suis sûr à présent que l’amour perdure au-delà de la mort
et qu’en restant dans vos cœurs, je vivrai encore.
Les deux hommes étaient restés une heure de plus dans le
foin sans échanger un mot. Ils regardaient le poulain qui
cherchait à se mettre debout pour affronter son destin, de la
même manière qu’ils avaient observé Petit Joufflu quarante ans
plus tôt avec les mêmes yeux candides.
Clémence et Nathalie s’étaient installées dans un gite des
Malartigues. C’était la fin. Les jours suivants, Nico ne put
quasiment plus parler. Chacun se relayait à son chevet.
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