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ses à l’avance pour lui faire la surprise chaque matin. C’était
comme un gagnant à la loterie. L’un des plus beaux moments
qu’ils partagèrent se déroula le 15 juillet, lorsqu’Alexandre
l’emmena sans le prévenir à la finale de la coupe du monde en
Russie. Au stade Loujniki de Moscou, ils assistèrent au triomphe
de l’équipe de France. Placés derrière les buts du capitaine
français en première mi-temps, ils avaient encaissé l’égalisation
de Perisic avec douleur. Mais durant la deuxième période, ils
avaient célébré comme des gosses les troisième et quatrième
buts de Paul et de Kylian juste devant leurs yeux. Quel grand
moment ! Ils avaient pleuré de joie avec tous les supporters
français en oubliant ce satané cancer. Alex fit son possible pour
lui offrir des moments intenses comme celui-ci aussi longtemps
qu’il le put. À l’instinct des fois, ils allaient passer une nuit dans
un refuge de montagne ou bien ils partaient pêcher en mer
pendant quelques jours.
L’emploi du temps surchargé de Nicolas lui fit oublier un
temps sa maladie. Les fous rires, qui furent leur lot quotidien
malgré le couperet annoncé, les aidèrent dans ce sens. Ils
vivaient l’instant présent sans s’occuper de demain.
Toutefois, les sournoises tumeurs prenaient le dessus chaque
jour dans le corps de Nicolas qui se mit à dépérir. Grâce aux
médicaments que Pierre Meyer lui prescrivait, il arrivait à
supporter la souffrance physique. Mais son appétit disparaissait
jour après jour. Il ne pouvait quasiment plus rien avaler à la fin.
Il maigrissait sans compter que son teint blafard le repeignait de
la tête aux pieds d’un habit de zombie difficile à supporter pour
son entourage. Il vieillissait à vue d’œil, la mort se rappelant à
lui un peu plus chaque jour.
Peu avant son dernier souffle, Alexandre l’avait accueilli
chez lui à Carigoules. Un soir, il était venu le chercher dans sa
chambre en lui disant qu’il avait une surprise pour lui. Il l’avait
porté dans ses bras jusque dans l’étable où l’une de ses pouliches
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comme un gagnant à la loterie. L’un des plus beaux moments
qu’ils partagèrent se déroula le 15 juillet, lorsqu’Alexandre
l’emmena sans le prévenir à la finale de la coupe du monde en
Russie. Au stade Loujniki de Moscou, ils assistèrent au triomphe
de l’équipe de France. Placés derrière les buts du capitaine
français en première mi-temps, ils avaient encaissé l’égalisation
de Perisic avec douleur. Mais durant la deuxième période, ils
avaient célébré comme des gosses les troisième et quatrième
buts de Paul et de Kylian juste devant leurs yeux. Quel grand
moment ! Ils avaient pleuré de joie avec tous les supporters
français en oubliant ce satané cancer. Alex fit son possible pour
lui offrir des moments intenses comme celui-ci aussi longtemps
qu’il le put. À l’instinct des fois, ils allaient passer une nuit dans
un refuge de montagne ou bien ils partaient pêcher en mer
pendant quelques jours.
L’emploi du temps surchargé de Nicolas lui fit oublier un
temps sa maladie. Les fous rires, qui furent leur lot quotidien
malgré le couperet annoncé, les aidèrent dans ce sens. Ils
vivaient l’instant présent sans s’occuper de demain.
Toutefois, les sournoises tumeurs prenaient le dessus chaque
jour dans le corps de Nicolas qui se mit à dépérir. Grâce aux
médicaments que Pierre Meyer lui prescrivait, il arrivait à
supporter la souffrance physique. Mais son appétit disparaissait
jour après jour. Il ne pouvait quasiment plus rien avaler à la fin.
Il maigrissait sans compter que son teint blafard le repeignait de
la tête aux pieds d’un habit de zombie difficile à supporter pour
son entourage. Il vieillissait à vue d’œil, la mort se rappelant à
lui un peu plus chaque jour.
Peu avant son dernier souffle, Alexandre l’avait accueilli
chez lui à Carigoules. Un soir, il était venu le chercher dans sa
chambre en lui disant qu’il avait une surprise pour lui. Il l’avait
porté dans ses bras jusque dans l’étable où l’une de ses pouliches
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