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— C’est peut-être toi le toubib mais c’est moi qui vais

prendre les choses en main à partir de maintenant.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Que la vie nous a séparé pendant vingt-cinq ans mon pote

et qu’il ne nous reste plus beaucoup de temps à partager.
— Tu n’aurais pas fait un grand toubib, tu sais ! T’es

vraiment nul pour annoncer des diagnostics aux malades.

Généralement on arrondit les angles.
— Oui sauf qu’on n’a pas le temps. Tu te rappelles de ce

qu’on s’est dit le jour où Petit Joufflu est né. On a prêté

serment.
— Bien sûr que je m’en souviens. Il était tard, nos parents

étaient ensemble dans la ferme à picoler une vieille poire
et pendant ce temps-là, on s’est juré d’être amis à la vie
à la mort…
— Oui et je suis prêt à honorer ma promesse. Je te préviens,
ça va swinguer frérot …

Nicolas arrivait encore à sourire malgré le mal qui le

rongeait. Alexandre organisa le planning des semaines suivantes
en tenant compte de l’affaiblissement programmé de son ami.
Très vite l’ophtalmologiste avait arrêté de travailler. Tant que
ses muscles purent le soutenir, Alexandre l’emmena en voyage.

Des fois, ils partaient tous les deux. À d’autres moments

Nathalie se joignaient à eux. Clémence était également de la
partie dès qu’elle le pouvait. Nico et Alex firent encore pendant

quelques temps des activités physiques telles que des sauts en

parachute, des stages de conduite ou encore des plongées sous-
marines. Alex n’attendait qu’une chose, voir briller les yeux de
son pote à l’issue de chaque séance. Et à chaque fois, Nico était
comblé. Une sensation de bonheur s’échappait de lui en
l’auréolant d’énergie. Malartigues voulait lui faire vivre tout ce
qu’il avait raté à cause d’une vie professionnelle trop dense.

Nicolas n’arrêtait pas de s’extasier de tout ce qu’il vivait. Il

était redevenu un gamin. Son pote ne lui annonçait jamais les

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