Page 29 - I008786_BAT
P. 29
le. Sa lèvre supérieure était un peu pincée mais venait ponctuer
l’inférieure de façon parfaite. Elle ne perçut pas tout de suite ses
rides au coin des yeux qui lui indiquaient une sacrée différence
d’âge, elle n’entendit pas immédiatement son accent de l’ouest
des États-Unis. En revanche, elle fut instantanément éblouie par
ses boutons de manchette en forme de scorpion. C’était son signe
astrologique. Le camaïeu de sa cravate et de sa chemise mon-
trait que Cary n’avait pas besoin d’une femme pour choisir ses
vêtements. C’était l’incarnation de l’homme moderne. Un sou-
rire nucléaire, un regard antarctique, une façon de positionner ses
épaules pour prendre tout l’espace autour de lui. L’inclinaison de
sa tête induisait de la bienveillance mais aussi une domination
légitime sur toute forme de vie. Marge s’en foutait d’être dominée
du moment qu’elle puisse encore passer quelques minutes avec
cet extraterrestre.
Il lui demanda d’une voix grave mais claire où il pouvait boire le
meilleur vin de la capitale et c’est ensemble qu’ils se dirigèrent
rue Richer dans le 9e arrondissement.
Elle demanda qu’on l’installe à la meilleure table des Folies. Lui
susurra de l’attendre un moment. C’est sur scène que Marge réap-
parut et lui fit son show, les yeux dans les yeux. La salle n’existait
plus, le monde ne tournait plus, l’univers avait un costard bleu
nuit et elle voulait rapidement devenir astronaute.
Bertille & Jean-Lo
À sa façon, il aimait Bertille. Sa présence le rassurait. Quand il
parlait d’elle, Jean-Lo disait qu’elle était adorable. Il aimait aussi
ses trois petits garçons. Il aurait préféré avoir deux filles, mais
ses trois petits garçons étaient vraiment, eux aussi, adorables. Le
domaine qu’ils habitaient tous les cinq appartenait aux parents
de sa femme. Sa famille à lui, bien qu’aristocrate, n’avait plus un
sou. Les De La Berthelière, c’était un nom, une histoire et beau-
coup de dettes. Lorsque Bertille croisa Jean-Laurent lors d’un
rallye, elle tomba amoureuse de sa particule, comment veux-tu ?
29
l’inférieure de façon parfaite. Elle ne perçut pas tout de suite ses
rides au coin des yeux qui lui indiquaient une sacrée différence
d’âge, elle n’entendit pas immédiatement son accent de l’ouest
des États-Unis. En revanche, elle fut instantanément éblouie par
ses boutons de manchette en forme de scorpion. C’était son signe
astrologique. Le camaïeu de sa cravate et de sa chemise mon-
trait que Cary n’avait pas besoin d’une femme pour choisir ses
vêtements. C’était l’incarnation de l’homme moderne. Un sou-
rire nucléaire, un regard antarctique, une façon de positionner ses
épaules pour prendre tout l’espace autour de lui. L’inclinaison de
sa tête induisait de la bienveillance mais aussi une domination
légitime sur toute forme de vie. Marge s’en foutait d’être dominée
du moment qu’elle puisse encore passer quelques minutes avec
cet extraterrestre.
Il lui demanda d’une voix grave mais claire où il pouvait boire le
meilleur vin de la capitale et c’est ensemble qu’ils se dirigèrent
rue Richer dans le 9e arrondissement.
Elle demanda qu’on l’installe à la meilleure table des Folies. Lui
susurra de l’attendre un moment. C’est sur scène que Marge réap-
parut et lui fit son show, les yeux dans les yeux. La salle n’existait
plus, le monde ne tournait plus, l’univers avait un costard bleu
nuit et elle voulait rapidement devenir astronaute.
Bertille & Jean-Lo
À sa façon, il aimait Bertille. Sa présence le rassurait. Quand il
parlait d’elle, Jean-Lo disait qu’elle était adorable. Il aimait aussi
ses trois petits garçons. Il aurait préféré avoir deux filles, mais
ses trois petits garçons étaient vraiment, eux aussi, adorables. Le
domaine qu’ils habitaient tous les cinq appartenait aux parents
de sa femme. Sa famille à lui, bien qu’aristocrate, n’avait plus un
sou. Les De La Berthelière, c’était un nom, une histoire et beau-
coup de dettes. Lorsque Bertille croisa Jean-Laurent lors d’un
rallye, elle tomba amoureuse de sa particule, comment veux-tu ?
29
