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magazine avec une faute de dyslexique grosse comme le cul
d’ma mère !!! On veut faire de notre territoire un endroit at-
tractif pour que les Parisiens viennent claquer leurs thunes
chez nous le week-end, et vous, avec votre petit air de sainte
nitouche, vous écrivez en gros « Seine-Maritime Toursime… »
mais ils vont tous débouler pour se foutre de notre gueule,
oui !!! Petite conne, à la prochaine erreur de ce genre, du tou-
risme, vous aurez le temps d’en faire… ».
L’open space n’avait pas bronché. Tous les courageux tapotaient
sur leur clavier des phrases à base de azerty, jklm, car sans lever
la tête, personne ne voulait rater une seconde de cette humiliation
dans les règles de l’art.
Faut dire qu’Emmanuel Bigotin, ce petit arriviste de directeur de
cabinet, était un sale connard de 28 ans qui ne devait son poste
qu’à ses appuis politiques et à sa queue de 23 centimètres qu’il
avait fourré dans tous les endroits qui lui semblaient opportuns
pour faire carrière ! À terme, en se mettant du bon côté du vent,
il finirait dans un ministère ou un truc du genre, il en était certain.
Tout le monde en avait peur mais tout le monde s’accordait à dire
qu’il était brillant. Un profil idéal pour osciller dans les couloirs
sombres du pouvoir.
Donc Béatrice avait demandé au graphiste de son service de lui
faire un tirage du magazine en cours de réalisation à 200%, pour
faciliter sa relecture et être certaine de ne pas se retrouver à la
comptabilité d’ici un mois. Elle passait des plombes à vérifier les
espacements, les interlignes, les légendes, les crédits photos, la
taille des marges, le corps des polices, des titres, des chapeaux, des
encadrés. Tout ça, c’était sa responsabilité, son job, 7 heures de
sa vie quotidienne. En tant qu’assistante du responsable commu-
nication, elle était parfois conviée aux tempêtes de cerveaux qui
accouchaient d’une campagne d’affichage sur le réseau d’abribus.
« Et si on mettait un paysan dans un réfrigérateur, mais un mec
bien ploucard, les bottes en caoutchouc, la grosse moustache
et tout l’bordel, on peut même lui coller un chapeau à la con et
au-dessus on balance une big accroche du style « Mettez du local
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d’ma mère !!! On veut faire de notre territoire un endroit at-
tractif pour que les Parisiens viennent claquer leurs thunes
chez nous le week-end, et vous, avec votre petit air de sainte
nitouche, vous écrivez en gros « Seine-Maritime Toursime… »
mais ils vont tous débouler pour se foutre de notre gueule,
oui !!! Petite conne, à la prochaine erreur de ce genre, du tou-
risme, vous aurez le temps d’en faire… ».
L’open space n’avait pas bronché. Tous les courageux tapotaient
sur leur clavier des phrases à base de azerty, jklm, car sans lever
la tête, personne ne voulait rater une seconde de cette humiliation
dans les règles de l’art.
Faut dire qu’Emmanuel Bigotin, ce petit arriviste de directeur de
cabinet, était un sale connard de 28 ans qui ne devait son poste
qu’à ses appuis politiques et à sa queue de 23 centimètres qu’il
avait fourré dans tous les endroits qui lui semblaient opportuns
pour faire carrière ! À terme, en se mettant du bon côté du vent,
il finirait dans un ministère ou un truc du genre, il en était certain.
Tout le monde en avait peur mais tout le monde s’accordait à dire
qu’il était brillant. Un profil idéal pour osciller dans les couloirs
sombres du pouvoir.
Donc Béatrice avait demandé au graphiste de son service de lui
faire un tirage du magazine en cours de réalisation à 200%, pour
faciliter sa relecture et être certaine de ne pas se retrouver à la
comptabilité d’ici un mois. Elle passait des plombes à vérifier les
espacements, les interlignes, les légendes, les crédits photos, la
taille des marges, le corps des polices, des titres, des chapeaux, des
encadrés. Tout ça, c’était sa responsabilité, son job, 7 heures de
sa vie quotidienne. En tant qu’assistante du responsable commu-
nication, elle était parfois conviée aux tempêtes de cerveaux qui
accouchaient d’une campagne d’affichage sur le réseau d’abribus.
« Et si on mettait un paysan dans un réfrigérateur, mais un mec
bien ploucard, les bottes en caoutchouc, la grosse moustache
et tout l’bordel, on peut même lui coller un chapeau à la con et
au-dessus on balance une big accroche du style « Mettez du local
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