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èbre de Chopin. Marge s’arrêta brusquement à l’interlude,
pensant sincèrement qu’elle était en train de condamner définiti-
vement Alex.
Elle réfléchit, mit de l’herbe dans une douille et réfléchit encore.
C’était quoi ce bordel ? Marge glissa un Neil Young au hasard dans
sa platine et retira sur sa pipe. Elle réfléchit. Tout ça ne marchait
pas, à qui cela profitait ? C’était quoi ce bordel ? Trop simple !
Pas de sens ! Personne ne cherchait à comprendre. L’air du temps
était de donner à manger au peuple. Le terrorisme, l’Islamisme,
Daech, qu’est-ce que tout ça venait foutre ici ? Elle réfléchit, re-
mit de l’herbe dans une douille et réfléchit encore. C’était quoi le
grain de sable de cette soirée ? Marge eut un flash. Une chemise
turquoise, tellement différente des autres. Elle réfléchit, alluma de
nouveau sa Marie-Jeanne et réfléchit encore. Bertille se pavanait
en une de tous les JT. Et si toute cette mascarade n’avait qu’un
seul but ? Devenir Populaire.
Marge - 1947
« Je n’ai plus rien à perdre, car je suis déjà morte ». Marge et Cary
formaient une entité singulière. Une symbiose parfaite.
Il est une étendue désertique, majestueuse et organique.
Elle, un point d’eau inépuisable, une matrice indéfinissable.
Allure du diable et angélique, frère de la roche et père du sable.
S’emmêler, devenir redoutable, son manque est apocalyptique.
Dans l’avion qui la ramenait vers Paris, Marge fixa la canopée
nuageuse durant les 13 heures de trajet. Son corps était disloqué.
Son esprit devenait fou. Cary allait revenir, elle en était certaine.
L’homme inerte, raide et froid qu’elle avait retrouvé à ses côtés
au réveil, ne pouvait être son amoureux. Elle n’aimait pas cette
chose. Marge était dépendante de tout ce qui s’était évaporé.
Elle ne voulait pas faire avec, elle était contrainte de faire sans.
Comment vivre sans battement de cœur, s’époumoner, s’empous-
siérer.
S’essouffler du manque de chaleur, se briser sans se recoller.
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pensant sincèrement qu’elle était en train de condamner définiti-
vement Alex.
Elle réfléchit, mit de l’herbe dans une douille et réfléchit encore.
C’était quoi ce bordel ? Marge glissa un Neil Young au hasard dans
sa platine et retira sur sa pipe. Elle réfléchit. Tout ça ne marchait
pas, à qui cela profitait ? C’était quoi ce bordel ? Trop simple !
Pas de sens ! Personne ne cherchait à comprendre. L’air du temps
était de donner à manger au peuple. Le terrorisme, l’Islamisme,
Daech, qu’est-ce que tout ça venait foutre ici ? Elle réfléchit, re-
mit de l’herbe dans une douille et réfléchit encore. C’était quoi le
grain de sable de cette soirée ? Marge eut un flash. Une chemise
turquoise, tellement différente des autres. Elle réfléchit, alluma de
nouveau sa Marie-Jeanne et réfléchit encore. Bertille se pavanait
en une de tous les JT. Et si toute cette mascarade n’avait qu’un
seul but ? Devenir Populaire.
Marge - 1947
« Je n’ai plus rien à perdre, car je suis déjà morte ». Marge et Cary
formaient une entité singulière. Une symbiose parfaite.
Il est une étendue désertique, majestueuse et organique.
Elle, un point d’eau inépuisable, une matrice indéfinissable.
Allure du diable et angélique, frère de la roche et père du sable.
S’emmêler, devenir redoutable, son manque est apocalyptique.
Dans l’avion qui la ramenait vers Paris, Marge fixa la canopée
nuageuse durant les 13 heures de trajet. Son corps était disloqué.
Son esprit devenait fou. Cary allait revenir, elle en était certaine.
L’homme inerte, raide et froid qu’elle avait retrouvé à ses côtés
au réveil, ne pouvait être son amoureux. Elle n’aimait pas cette
chose. Marge était dépendante de tout ce qui s’était évaporé.
Elle ne voulait pas faire avec, elle était contrainte de faire sans.
Comment vivre sans battement de cœur, s’époumoner, s’empous-
siérer.
S’essouffler du manque de chaleur, se briser sans se recoller.
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