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e était devenue extrêmement populaire, fallait pas gâcher.
Devant cette vitrine reflétant la morosité extérieure, Béatrice vit
un jeune homme traverser la permanence, la tête rétractée dans
son buste, casquette américaine sous une capuche et écharpe mas-
quant bouche et menton. Il poussa la porte vitrée sans prendre
garde à ce qui l’entourait et s’enfuit comme aspiré par une gout-
tière. Béatrice pénétra dans le local, il n’y avait personne pour
l’accueillir. Entendant de l’eau bouillir, elle se dirigea vers la cui-
sine. Bertille était assise sur une chaise en formica écru. La ride
du lion creusée comme un canyon, la cornée assez brillante pour
patiner et l’iris en éclipse totale. Béatrice s’approcha, lui posa la
main sur l’épaule. La candidate aux élections se retourna et, sans
savoir à qui elle s’adressait, dit, les lèvres verrouillées : « J’arrête
tout ! ».
Jean-Lo
Au volant de son énorme 4x4 direction la Bavière, Jean-Laurent
recherchait le calme. Il avait pourtant toujours trois albums de
Michel Sardou dans sa boîte à gants, ça lui mettait la pêche. Mais
là, du silence lui était nécessaire. Son téléphone se tortillait mais
Jean-Lo n’y était pas attentif. Lui qui ne perdait jamais une oc-
casion de faire monter son excitation à l’aide de sextos fripons,
aujourd’hui c’était niet-niet. Dans sa tête, il entendait encore plu-
sieurs fois par jour le bruit des éclats de verre, les cris venants
de l’enfer, ce corps gisant par terre. Tout était sonore. Jean-Lo
avait des flashs, mais il était surtout anéanti par des sons qui le
hantaient. Le Duc ne se sentait plus jamais seul, lui qui ne s’était
construit que comme cela. Tout ça le terrorisait. Il voulait retrou-
ver son état dilettant, mais comprenait qu’aujourd’hui, il avait
rendez-vous avec son destin. La route de sa vie se divisait et il
fallait prendre le bon chemin. De façon pragmatique et pour re-
pousser un peu sa réflexion, il appuya sur l’accélérateur et dé-
passa le panneau München 130 km. Jean-Lo réservait toujours
une suite au Mandarin Oriental de la capitale bavaroise. L’hôtel
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Devant cette vitrine reflétant la morosité extérieure, Béatrice vit
un jeune homme traverser la permanence, la tête rétractée dans
son buste, casquette américaine sous une capuche et écharpe mas-
quant bouche et menton. Il poussa la porte vitrée sans prendre
garde à ce qui l’entourait et s’enfuit comme aspiré par une gout-
tière. Béatrice pénétra dans le local, il n’y avait personne pour
l’accueillir. Entendant de l’eau bouillir, elle se dirigea vers la cui-
sine. Bertille était assise sur une chaise en formica écru. La ride
du lion creusée comme un canyon, la cornée assez brillante pour
patiner et l’iris en éclipse totale. Béatrice s’approcha, lui posa la
main sur l’épaule. La candidate aux élections se retourna et, sans
savoir à qui elle s’adressait, dit, les lèvres verrouillées : « J’arrête
tout ! ».
Jean-Lo
Au volant de son énorme 4x4 direction la Bavière, Jean-Laurent
recherchait le calme. Il avait pourtant toujours trois albums de
Michel Sardou dans sa boîte à gants, ça lui mettait la pêche. Mais
là, du silence lui était nécessaire. Son téléphone se tortillait mais
Jean-Lo n’y était pas attentif. Lui qui ne perdait jamais une oc-
casion de faire monter son excitation à l’aide de sextos fripons,
aujourd’hui c’était niet-niet. Dans sa tête, il entendait encore plu-
sieurs fois par jour le bruit des éclats de verre, les cris venants
de l’enfer, ce corps gisant par terre. Tout était sonore. Jean-Lo
avait des flashs, mais il était surtout anéanti par des sons qui le
hantaient. Le Duc ne se sentait plus jamais seul, lui qui ne s’était
construit que comme cela. Tout ça le terrorisait. Il voulait retrou-
ver son état dilettant, mais comprenait qu’aujourd’hui, il avait
rendez-vous avec son destin. La route de sa vie se divisait et il
fallait prendre le bon chemin. De façon pragmatique et pour re-
pousser un peu sa réflexion, il appuya sur l’accélérateur et dé-
passa le panneau München 130 km. Jean-Lo réservait toujours
une suite au Mandarin Oriental de la capitale bavaroise. L’hôtel
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