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ez que toutes les histoires sont tricotées les unes
dans les autres : c’est ce qui fait la vie d’un auteur,
la mienne en tout cas. Jacques Deray invite Claude
Sautet à voir les rushes de La Piscine et un début
de montage de ce film. Claude revient et me dit au
sujet de Romy : « Elle est sublime. Prenons-la ! Elle
est sublime ! » Nous demandons alors à nos deux
producteurs – nos deux meurt-de-faim ! – de contac-
ter les agents de cette jeune femme. Mais il nous
manquait l’homme pour le rôle principal. Nous avons
pensé à cet acteur merveilleux qui venait d’interpréter
un Dom Juan mis en scène par Marcel Bluwal à la
télévision : Michel Piccoli. Quelque peu déconcerté,
Claude me dit : « Je vais revenir au cinéma avec Sissi
impératrice et un acteur de télévision ! On est vrai-
ment peu de chose ! » En même temps, Claude avait
un goût formidable pour le talent des autres, il les a
trouvés tous deux extraordinaires. Ainsi a commen-
cé l’aventure. On a fait le film avec Romy et Michel
Piccoli. Après, ça a été le début de toute une aven-
ture à quatre !

Quand vous avez la chance de savoir, au moment
où vous écrivez le scénario, quels seront les comédiens
et les comédiennes du film, vous êtes porté, même s’il
reste beaucoup de travail. J’aime dire que les acteurs
sont les souffleurs des auteurs. Certes, il faut écrire
sa musique à soi, mais on a ces diables, ces anges
derrière soi, derrière la tête et dans le cœur, que sont

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