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En effet, les trois films ont pour sujet commun la représentation filmique
de certains événements marquants de la seconde guerre mondiale. Si la mémoire
fait appel à l'oubli, la vision du réalisateur tend à retranscrire des faits ancrés dans
la mémoire collective de la société et des individus.
Les Uns et les autres interpelle le spectateur : la question qu'il pose est
en quelque sorte la suivante : quels faits gardons-nous en mémoire ? Pourquoi la
mémoire se souvient de certains éléments et en oublie d'autres ?
En étant au plus près d’une réalité historique, ceci est un moyen pour
Claude Lelouch de toucher ainsi le plus grand nombre de spectateur. Il convient
alors de voir comment réalité historique et fiction s'entrecroisent dans les trois films
du cinéaste tout en respectant la notion de mémoire et d'histoire collective.
Commençons par le premier film de cette trilogie avec les Uns et les autres : après
avoir présenté les principaux protagonistes dans les séquences d’exposition du film,
la mise en scène fait très vite comprendre au spectateur que tous ses personnages
vont voir leur vie bousculée par un événement dramatique : la seconde guerre
mondiale.
C'est pourquoi si ces quatre destins croisés sont liés à travers la musique,
la guerre va également les rapprocher. En effet si le contexte historique de la
guerre est brièvement sous -entendu dans la séquence où Karl Kremer joue pour le
Führer Adolf Hitler ; celle-ci se révélera au spectateur lors de la dernière séquence
d'exposition où Jack Glenn joue du jazz avec son orchestre. Celui-ci interrompt son
concert par une déclaration officielle radiophonique qui annonce l'entrée en guerre
de la France et de la Grande-Bretagne après l'invasion de la Pologne par
l’Allemagne. Alors que jusqu'ici la caméra insistait sur la vie ordinaire des
personnages, cette guerre va bouleverser leur destin. Dès cette annonce le visage
calme et serein de Jack Glenn, se fait plus grave. La mise en scène renforce la
gravité par une variation discrète de l’échelle de plans avec un léger zoom
progressif pour démontrer ce trouble visible sur le visage du chanteur. L'alternance
des points de vues joue également un rôle dans la mise en images d’évènements
réalistes.
La fiction rejoint la réalité par le jeu des focalisations : celle-ci est
subjective lorsque la caméra nous montre un personnage, et nous fait comprendre
ce qu'il ressent. Elle devient objective quand nous voyons, ce qu’il observe et vit.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire 15
de certains événements marquants de la seconde guerre mondiale. Si la mémoire
fait appel à l'oubli, la vision du réalisateur tend à retranscrire des faits ancrés dans
la mémoire collective de la société et des individus.
Les Uns et les autres interpelle le spectateur : la question qu'il pose est
en quelque sorte la suivante : quels faits gardons-nous en mémoire ? Pourquoi la
mémoire se souvient de certains éléments et en oublie d'autres ?
En étant au plus près d’une réalité historique, ceci est un moyen pour
Claude Lelouch de toucher ainsi le plus grand nombre de spectateur. Il convient
alors de voir comment réalité historique et fiction s'entrecroisent dans les trois films
du cinéaste tout en respectant la notion de mémoire et d'histoire collective.
Commençons par le premier film de cette trilogie avec les Uns et les autres : après
avoir présenté les principaux protagonistes dans les séquences d’exposition du film,
la mise en scène fait très vite comprendre au spectateur que tous ses personnages
vont voir leur vie bousculée par un événement dramatique : la seconde guerre
mondiale.
C'est pourquoi si ces quatre destins croisés sont liés à travers la musique,
la guerre va également les rapprocher. En effet si le contexte historique de la
guerre est brièvement sous -entendu dans la séquence où Karl Kremer joue pour le
Führer Adolf Hitler ; celle-ci se révélera au spectateur lors de la dernière séquence
d'exposition où Jack Glenn joue du jazz avec son orchestre. Celui-ci interrompt son
concert par une déclaration officielle radiophonique qui annonce l'entrée en guerre
de la France et de la Grande-Bretagne après l'invasion de la Pologne par
l’Allemagne. Alors que jusqu'ici la caméra insistait sur la vie ordinaire des
personnages, cette guerre va bouleverser leur destin. Dès cette annonce le visage
calme et serein de Jack Glenn, se fait plus grave. La mise en scène renforce la
gravité par une variation discrète de l’échelle de plans avec un léger zoom
progressif pour démontrer ce trouble visible sur le visage du chanteur. L'alternance
des points de vues joue également un rôle dans la mise en images d’évènements
réalistes.
La fiction rejoint la réalité par le jeu des focalisations : celle-ci est
subjective lorsque la caméra nous montre un personnage, et nous fait comprendre
ce qu'il ressent. Elle devient objective quand nous voyons, ce qu’il observe et vit.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire 15