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anmoins Claude Lelouch instaure un côté intime à la séquence par le cadrage
serré sur le visage du couple ou le personnage de Karl Kremer, quand la caméra
devient plus fixe. Par ailleurs nous constatons l’arrivée d'un nouveau personnage,
celui d’Évelyne (incarné par Evelyne Bouix) jeune femme admirant Karl.
Aussi le réalisateur donne à cette séquence fictionnelle une vérité
historique, en insérant en voix off discours radiophonique retransmis par le
général de Gaulles : « cette guerre est une guerre mondiale (…) Moi, le général De
Gaulles, j’appelle tous les Français libres à combattre là où ils se trouvent. » Cette
déclaration permet de situer temporellement l'action du film : nous sommes le 18
juin 1940.
Le personnage de Karl Kremer est pris par le tourbillon de la guerre au
même titre que Jack Glenn ou le couple Meyer, comme l'exprime sa voix off
pendant le défilé : « tout le monde préférerait l'amour à la guerre(…) La guerre
c'est avant tout la séparation de ceux qui s’aiment(…) ». Cette voix off sonore sert
de transition au plan suivant : il s’agit d’une lettre écrite de Karl pour sa femme et
ses enfants. Le son d'abord hors champ devient-in. Lorsque la femme de Karl lit
cette lettre, le spectateur comprend que la musique est une force pour les
personnages : « je commence à préférer Ravel à Beethoven » écrit t-il dans cette
lettre. Par ailleurs la force du film passe ainsi par une mise en scène qui essaie
d’allier dans un même mouvement : intimité des personnages, réalité historique et
fiction cinématographique. Nous constatons aussi que l'ambiance sonore (voix off,
musique, bruits d’ambiances) est un lien nécessaire entre les différentes séquences9.
Le début de la séquence suivante montre au spectateur, Karl et quelques
officiers allemands fêtant le passage du nouvel an : ainsi en quelques plans nous
sommes en 1941. De plus nous entendons par ailleurs quelques instants après, hors
champ le bruit de sirène du couvre feu ; tandis que la caméra se rapproche par un
travelling mobile de celui-ci, jouant un concert de piano dans un cabaret pour
Evelyne.
A ce stade du récit filmique nous percevons que Claude Lelouch ne
souhaite pas faire un simple film de guerre : ce qui l’intéresse, c’est filmer la vie
intime de plusieurs destins tout en conservant un souci de réalisme historique en
toile de fond.
9 Nous verrons l'importance de la musique et du travail image son plus précisément dans la seconde partie.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire 17
serré sur le visage du couple ou le personnage de Karl Kremer, quand la caméra
devient plus fixe. Par ailleurs nous constatons l’arrivée d'un nouveau personnage,
celui d’Évelyne (incarné par Evelyne Bouix) jeune femme admirant Karl.
Aussi le réalisateur donne à cette séquence fictionnelle une vérité
historique, en insérant en voix off discours radiophonique retransmis par le
général de Gaulles : « cette guerre est une guerre mondiale (…) Moi, le général De
Gaulles, j’appelle tous les Français libres à combattre là où ils se trouvent. » Cette
déclaration permet de situer temporellement l'action du film : nous sommes le 18
juin 1940.
Le personnage de Karl Kremer est pris par le tourbillon de la guerre au
même titre que Jack Glenn ou le couple Meyer, comme l'exprime sa voix off
pendant le défilé : « tout le monde préférerait l'amour à la guerre(…) La guerre
c'est avant tout la séparation de ceux qui s’aiment(…) ». Cette voix off sonore sert
de transition au plan suivant : il s’agit d’une lettre écrite de Karl pour sa femme et
ses enfants. Le son d'abord hors champ devient-in. Lorsque la femme de Karl lit
cette lettre, le spectateur comprend que la musique est une force pour les
personnages : « je commence à préférer Ravel à Beethoven » écrit t-il dans cette
lettre. Par ailleurs la force du film passe ainsi par une mise en scène qui essaie
d’allier dans un même mouvement : intimité des personnages, réalité historique et
fiction cinématographique. Nous constatons aussi que l'ambiance sonore (voix off,
musique, bruits d’ambiances) est un lien nécessaire entre les différentes séquences9.
Le début de la séquence suivante montre au spectateur, Karl et quelques
officiers allemands fêtant le passage du nouvel an : ainsi en quelques plans nous
sommes en 1941. De plus nous entendons par ailleurs quelques instants après, hors
champ le bruit de sirène du couvre feu ; tandis que la caméra se rapproche par un
travelling mobile de celui-ci, jouant un concert de piano dans un cabaret pour
Evelyne.
A ce stade du récit filmique nous percevons que Claude Lelouch ne
souhaite pas faire un simple film de guerre : ce qui l’intéresse, c’est filmer la vie
intime de plusieurs destins tout en conservant un souci de réalisme historique en
toile de fond.
9 Nous verrons l'importance de la musique et du travail image son plus précisément dans la seconde partie.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire 17