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De plus nous voyons dans plusieurs séquences des Uns et les autres, une
mobilité de la caméra suivant les personnages, et un travail sur le point de vue
identique à Quand passent les cigognes. En effet lorsque Boris va voir Veronika
(dans le film de Kalatozov), la caméra est suspendue par un filin au plafond pour
effectuer un travelling mobile, qui suit le personnage montant ou descendant
l'escalier. Ce principe de mise en scène est repris dans les Uns les autres, lorsque
Karl Kremer revient chez lui après l'ovation du Führer. Puis, dans plusieurs
séquences qui concernent Boris et Tatiana. La caméra de Lelouch tout comme celle
de Kalatozov, font preuve de mobilité pour être au plus près de l'intimité et de
l'action des personnages. Il s'agit de donner du rythme aux images. Chez Kalatozov,
la musique est également lyrique. Concernant le lien musique- image, on retrouve le
même style chez Lelouch. Dans Quand passent les cigognes, la musique est en
adéquation avec l’image (notamment dans la séquence où l'on voit le visage de
Veronika cadrée de près en train de courir dans la neige via une caméra mobile).

Les deux metteurs en scène travaillent le montage alterné. Par exemple
chez Kalatozov nous voyons la vie de Veronika, puis dans le plan suivant nous
observons la vie de Boris à la guerre. Aussi la séquence de la guerre chez
Kalatozov, est similaire à celle de Lelouch (pour la bataille de Stalingrad). Car il
nous montre également des ruines délabrés et l'immensité des plaines, avec des
conditions épouvantables (temps maussade, boue, brouillard).

De haut en bas : les Uns et les Autres, Quand passent les cigognes.

Aussi dans les deux films, la guerre est un événement qui est une toile de fond.
Les deux réalisateurs préfèrent montrer l'amour plutôt que la guerre.

Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 67
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