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Chapitre 8

C’est un peu trop facile tu n’crois pas ?

En buvant quelques verres en compagnie des
villageois, les deux amis assistèrent à l’égalisation de
l’Australie sur penalty. C’était la bronca dans
l’établissement. Les clients de Louis n’avaient plus confiance en
Didier Deschamps. Ils le fustigeaient et l’auraient pendu haut et
court avant la fin du match. La France ne développait pas de
beau jeu et personne ne les voyait aller loin dans la compétition.
Les deux amis d’enfance ne pouvaient pas se parler. Il y avait
trop de bruit et le scénario de la rencontre était prenant. Par
ailleurs, les deux hommes aimaient le foot et n’oubliaient pas
qu’ils avaient appris à taper dans un ballon ensemble. Ils
vibraient sur chaque action de la même manière qu’ils le
faisaient dans les années 80 en imitant Rocheteau et Platini dans
le champ de Bernard derrière la ferme.
À la 81ème minute, une action de Pogba entraina un but contre
son camp du joueur australien Behich. La France menait à
nouveau. Le bar s’enflamma illico. À quelques minutes
d’intervalles, l’équipe pouvait être la plus douée ou la plus
mauvaise au monde. Louis resservit plusieurs verres. Même si
les français peinaient, ils gagnaient et c’était là l’essentiel. Car
le pays rêvait de revivre la coupe du monde 98. Le foot avait le
don de créer des moments de liesse, de joie communicative et de
convivialité entre les gens mais uniquement dans la victoire. Car

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