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s le cas contraire, c’était une avalanche de reproches et de
noms d’oiseaux.

L’arbitre siffla enfin la fin du match en permettant aux

tricolores de gagner leur première épreuve. Malgré la victoire,

les critiques allaient bon train. Nicolas et Alexandre restèrent

pour participer au débat sur le onze à aligner au match suivant.

Devait-on mettre Giroud en pointe ? Quel était le vrai meneur de

jeu de cette équipe ? Et que dire des jeunes latéraux Hernandez
et Pavard qu’on connaissait à peine ?

Il devait y avoir autant de sélectionneurs en France que de

supporters. Le foot ne laissait personne indifférent même dans

ce petit bar de Carigoules.

Deux bonnes heures plus tard et après quelques bières
supplémentaires, Nico et Alex s’éclipsèrent enfin sur le trottoir.
La soirée se profilait et ils ne s’étaient toujours pas parlés. Pas
sérieusement en tout cas. La dernière fois, qu’ils l’avaient fait,
c’était vingt-cinq ans plus tôt. Pas facile pour eux de retrouver

leurs automatismes. La situation était déstabilisante et ils

tergiversaient. Alexandre proposa une cigarette à Nicolas qui

refusa catégoriquement. Tout en faisant apparaitre la flamme de

son briquet, il déclara :
— Je sais que c’est toi qui as raison. Je fume trop et Karine
voudrait que j’arrête. Elle a peur pour moi mais je n’y

arrive pas.
— Ce serait mieux en effet pour ta santé même si personne

ne contrôle son destin tu sais.

Ils marchaient dans une ruelle aussi étroite que leur champ
de vision qu’ils s’obstinaient à ne pas élargir pour ne pas

confronter leurs regards. Chacun semblait avoir peur de se livrer.

Lequel des deux allait faire le premier pas ?

Finalement ce fut Alexandre qui ouvrit le bal en posant la

première question :
— Es-tu devenu médecin comme ton père ?
— Oui mais je ne suis pas généraliste, je suis ophtalmo.

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