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Les barrières entre eux semblaient s’être levées.

Nicolas félicita la cuisinière comme elle le méritait pour le
repas qu’elle lui avait servi. C’était simple mais exquis. Les
produits frais qu’elle utilisait, issus pour la plupart de leur
potager, faisaient toute la différence avec ce qu’il avait
l’habitude de manger à Paris. Notamment ses succulentes
tomates au goût acidulé. Elle avait pourtant trouvé qu’il avait un

faible appétit.

Après avoir embrassé Karine, il sortit sur le perron suivi
d’Alexandre. La soirée était douce. Un petit vent marin

remontait sur les coteaux en caressant leurs visages de son
souffle chaud. Les deux hommes s’assirent un moment sur le

canapé extérieur qui servait à accueillir les clients. Les cigales
s’étaient tues. Sous un beau clair de lune, Alex prit la parole :

— Je peux te poser une question.
— Bien sûr.
— Nathalie sait que tu es là ?
— Elle l’a appris ce soir au téléphone.
— Tu ne lui avais rien dit avant ?
— Non.
— Pourquoi donc ?
— Parce que je lui avais fait la promesse de ne jamais rien

te dire. Si je l’avais prévenue, elle n’aurait jamais

cautionné ma venue.

Alexandre le fixait dans la pénombre qui tombait doucement

sur les montagnes alentours. Quelque chose clochait dans la
réponse de son ami…

— J’ai comme l’impression que ce voyage t’a pris comme

une envie de pisser. Je me trompe ? Tes regrets, tes
remords par rapport à ce que tu m’as fait, je suis certain

que tu ne me mens pas mais je ne crois pas que ce soit la
seule chose qui t’ait amené jusqu’à moi. J’ai raison n’est-

ce pas ?

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