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Cette phrase eut le don de lui rappeler ce qu’il avait fait à son

père. Il perdit subitement toute assurance. Pour le sauver de son

embarras, son ami répondit à sa place :
— Nicolas vit à Paris et son travail est prenant. Ce n’est pas
simple pour lui de venir jusqu’ici. Allez, va aider ta mère

à mettre la table.
Le jeune garçon s’exécuta sans broncher.
— Merci. Tu n’étais pas obligé de me défendre. Ton fils a

raison. Il porte mon prénom et pourtant, il ne me connait

pas.
— Eh bien maintenant c’est fait.
— Comment tu lui as expliqué ce choix ?
— Un jour il nous a questionné sa mère et moi pour savoir

pourquoi nous l’avions appelé ainsi. Karine lui a répondu
que c’était ma décision et bien sûr il a voulu en savoir
plus. Je lui ai simplement raconté que j’avais grandi avec
un garçon qui se prénommait comme ça. Quelqu’un que

je considérais comme mon frère.
— Et il ne t’a pas questionné davantage ?
— Si bien sûr mais c’est tout ce qu’il sait. Pour le reste, je

n’ai rien dit. Veux-tu boire un apéritif ? Proposa Alex

pour changer de sujet.
— Volontiers, je veux bien un pastis.
Il déposa deux verres anisés et une carafe d’eau glacée sur la
table du salon et proposa à son ami de s’installer
confortablement sur le grand sofa d’angle. La propriété était

décorée avec goût. La pièce semblait beaucoup plus grande que

dans les souvenirs de Nico. Ça venait du fait que certaines

cloisons avaient été abattues pour offrir plus de volume. Par

contre, la jolie cheminée en pierre, dans laquelle il avait des

souvenirs de gibier rôti, trônait toujours contre le mur du fond.
De grandes baies vitrées s’ouvraient aujourd’hui sur des

herbages dans lesquels paissaient deux splendides chevaux. Un

Hunter irlandais à la robe sombre et un Corse de couleur brune.

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