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surgelées faites à base de pommes de terre bon marché.

Tu imagines que si tout le monde faisait ça et bien on

mangerait mieux. On produirait mieux et en plus, on

respecterait davantage la nature.
— Toi et ta nature ! Mais je sais que tu as raison. Clémence

me dit la même chose.
— Elle est bien notre fille ! Plaisanta Alex.
L’expression « notre fille » devenait une jolie définition de

Clémence. Ils prirent le temps de manger en se rappelant de

nombreux souvenirs de jeunesse. Leur complicité sautait aux
yeux. Lorsque l’un se souvenait d’une partie des choses, l’autre
se rappelait toujours de la moitié manquante. C’étaient souvent

des détails insignifiants mais ça faisait de leur relation quelque
chose d’exceptionnel. Leurs souvenirs d’enfance leur

apportaient une cure de jouvence providentielle face au temps

qui passait. Rien de tel pour se sentir en vie. En buvant leur café,

ils continuèrent la discussion en parlant de Nathalie.
— Tu devrais la prévenir que je suis avec toi.
— Non, je ne préfère pas.
— Ça risque de lui faire un choc de me voir.
— Oui mais si je lui dis, elle pourrait aussi s’en aller pour
t’éviter.
— Et alors ? Si c’est son choix.
— Ça ne peut que vous faire du bien de vous parler.
— Tu es trop égoïste Nico. Quand ça te fait du bien à toi, tu
penses que c’est la même chose pour les autres. Je ne suis
pas d’accord avec ça. Moi j’étais bien à Carigoules avant
que tu déboules. Ma vie n’allait pas si mal que ça.

Regarde-moi à présent, je dois accepter tous tes coups

bas.
Nicolas était en effet dans l’action, pas dans la réflexion. Il
agissait depuis quelques jours sans réfléchir à l’impact de ses
actes. Il avait décidé d’aller jusqu’au bout de son idée, sans

calculer les effets engendrés.

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