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Mais il ne pouvait plus faire machine arrière.

Vers 16h30, ils se frayèrent un chemin dans la circulation
parisienne jusqu’au Vésinet.

— Belle propriété ! Nota Alexandre en descendant de la
voiture. Ça paie bien l’ophtalmologie à ce que je vois !

Son ami avait esquissé un sourire en sachant très bien qu’il
ne faisait pas pitié. Sa maison datait du début du XXème siècle.
Une bâtisse cossue d’inspiration basque. De la pierre, des
briques, un décrochement ornemental ainsi qu’un jardin d’hiver

y apportaient beaucoup de charme. Une petite tourelle avec des
avants toits finissait l’ensemble en lui donnant un certain cachet.

Toutes les maisons du quartier étaient du même acabit. Ses

voisins étaient notaires, avocats, cadres supérieurs ou médecins
comme lui… Nico vivait dans un ghetto de riches comme la
plupart des classes supérieures. C’était aussi l’une des solutions

pour jouir de ses richesses sans en avoir honte.

Lui et Nathalie avait acheté cette propriété sur un coup de
cœur. Ils l’avaient rafraichie en lui apportant de la modernité.

Leur jardin était petit en comparaison aux herbages
interminables d’Alexandre mais en région parisienne, le fait
d’avoir une terrasse sans vis-à-vis était déjà un luxe.

— Bienvenue chez moi Alex. Ce n’est pas Carigoules mais

il fait bon y vivre quand même.
Lorsque Nicolas ouvrit la porte d’entrée, Nathalie arrivait
dans le vestibule. Elle l’attendait de pied ferme. Elle avait
tellement de choses à lui dire. Déjà l’engueuler pour avoir résilié

sa promesse de silence mais surtout connaitre le fin fond de
l’histoire de sa virée dans le Sud. Qu’avait-il dit à Alexandre par
exemple ? Comment ce dernier avait-il réagi ? Il fallait qu’elle

sache.

Mais en voyant des épaules larges apparaitre derrière son
mari, elle stoppa son élan de reproches. Lorsqu’elle croisa le
regard d’Alexandre, elle se sentit défaillir. « Ce n’est pas vrai ! il
n’a pas osé l’amener jusqu’ici ? »

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