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Chapitre 11

Ça ne peut que vous faire du bien de vous parler.

Avant de récupérer l’Audi Q7 garée au parking de la
gare, les deux amis prirent le temps de déjeuner dans
un bistro du boulevard Diderot. La brasserie
parisienne servait en continu de 11h à 23h chaque jour. Les deux
choisirent une bavette à l’échalote avec des frites ainsi qu’un
demi pour les aider à digérer.
— Je ne sais pas comment vous faites pour bouffer cette

merde en permanence. Souligna Alexandre. Une fois de
temps en temps ça passe mais au quotidien, ça doit
franchement être dégueulasse. Ces échalotes n’ont pas de
goût ! Je ne parle même pas de la viande…
— Les parisiens ont l’habitude. Ils ne râlent plus.
— Ils ont tort. Tu vois, c’est contre ça que je me bats. Contre
cette résilience de l’humanité à tout accepter sans
broncher. On peut manger meilleur que ça aujourd’hui et
en faire bénéficier à tout le monde. Il suffit juste de se
donner les moyens.
— Je suis ophtalmo Alex, je ne fais pas de politique.
— Justement en me répondant ça, tu acceptes le système. Et
c’est ça qui me déprime.
— Et que voudrais-tu que je fasse ?
— Que tu n’achètes plus cette viande par exemple dont on
ne connait pas l’origine. Que tu refuses ces frites

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