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C’était la première fois de sa vie qu’elle ne savait pas quelle
attitude adopter. Elle, qui était si vive d’habitude, se retrouva
sans réaction, comme une conne. Comment faire bonne figure
dans une situation pareille ? Elle nota très vite que ses yeux
n’avaient pas changé. Elle l’aurait reconnu en le croisant dans la
rue. Alex était le même, simplement en plus vieux. Se retrouver
face à lui la chamboula complètement. Elle ne pouvait plus
parler, tétanisée par la surprise. En son for intérieur, elle revivait
le jour où elle était descendue à Carigoules pour lui dire qu’elle
partait vivre à nouveau six mois à Paris. Tous les signes d’une
fin d’histoire réunis dans un week-end de merde. Tension,
résignation et douleur. Malgré une ambiance morose, elle avait
souhaité qu’ils fassent l’amour une dernière fois. C’était sa
manière de lui dire adieu. Si elle avait pris la décision de le
quitter, ce n’était pas parce qu’elle ne l’aimait plus mais parce
qu’elle refusait la vie qu’il lui offrait. Une vie qui n’était plus en
adéquation avec ses attentes. La jeune fille éperdument
amoureuse avait mûri et savait qu’elle ne se satisferait plus
d’uniques sentiments. Sa mère n’arrêtait pas de lui dire depuis
des années que son agriculteur n’était pas fait pour elle et qu’elle
détesterait vivre avec des bottes en caoutchouc aux pieds toute
sa vie. Elle avait pris du plaisir à lui tenir tête pendant longtemps
mais elle avait fini par mettre genou à terre. Car en effet, elle
n’était pas faite pour vivre dans une ferme à bovins…
Pour autant, ce jour avait été pénible au point de la hanter
toute sa vie car quitter quelqu’un qu’on aime reste une des pires
épreuves qui soient.
En temps normal, Nat aurait hurlé sur Nicolas pour
décharger sa colère mais face à Alexandre, elle garda son calme.
Sa présence au Vésinet était une vraie surprise. Bonne ou
mauvaise, elle n’aurait pas su le dire. Mais tout son passé,
qu’elle avait pris soin de dissimuler, remonta à la surface à la
vitesse d’une éruption. Son volcan de sentiments explosa.
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attitude adopter. Elle, qui était si vive d’habitude, se retrouva
sans réaction, comme une conne. Comment faire bonne figure
dans une situation pareille ? Elle nota très vite que ses yeux
n’avaient pas changé. Elle l’aurait reconnu en le croisant dans la
rue. Alex était le même, simplement en plus vieux. Se retrouver
face à lui la chamboula complètement. Elle ne pouvait plus
parler, tétanisée par la surprise. En son for intérieur, elle revivait
le jour où elle était descendue à Carigoules pour lui dire qu’elle
partait vivre à nouveau six mois à Paris. Tous les signes d’une
fin d’histoire réunis dans un week-end de merde. Tension,
résignation et douleur. Malgré une ambiance morose, elle avait
souhaité qu’ils fassent l’amour une dernière fois. C’était sa
manière de lui dire adieu. Si elle avait pris la décision de le
quitter, ce n’était pas parce qu’elle ne l’aimait plus mais parce
qu’elle refusait la vie qu’il lui offrait. Une vie qui n’était plus en
adéquation avec ses attentes. La jeune fille éperdument
amoureuse avait mûri et savait qu’elle ne se satisferait plus
d’uniques sentiments. Sa mère n’arrêtait pas de lui dire depuis
des années que son agriculteur n’était pas fait pour elle et qu’elle
détesterait vivre avec des bottes en caoutchouc aux pieds toute
sa vie. Elle avait pris du plaisir à lui tenir tête pendant longtemps
mais elle avait fini par mettre genou à terre. Car en effet, elle
n’était pas faite pour vivre dans une ferme à bovins…
Pour autant, ce jour avait été pénible au point de la hanter
toute sa vie car quitter quelqu’un qu’on aime reste une des pires
épreuves qui soient.
En temps normal, Nat aurait hurlé sur Nicolas pour
décharger sa colère mais face à Alexandre, elle garda son calme.
Sa présence au Vésinet était une vraie surprise. Bonne ou
mauvaise, elle n’aurait pas su le dire. Mais tout son passé,
qu’elle avait pris soin de dissimuler, remonta à la surface à la
vitesse d’une éruption. Son volcan de sentiments explosa.
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