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— Tu vas sûrement trouver ça ridicule mais je ne travaille
pas. Quoique ce n’est pas tout-à-fait exact puisque j’ai
élevé ma fille et que c’était un travail à plein temps. Mais
depuis qu’elle n’est plus là, je m’ennuie.

Alexandre profita de l’ouverture sur Clémence pour

demander :
— Où vit-elle aujourd’hui ?
— À Londres. Elle travaille dans la finance et gagne très
bien sa vie. On est fier d’elle.
Lorsqu’il osa lui dire que Clémence avait de jolis yeux,

Nathalie se sentit soudainement mal à l’aise. Il le ressentit mais

poursuivit quand même :
— Tu as les yeux verts et ceux de ton mari sont noirs, tu
penses qu’elle a pris ça de qui ?
— Pourquoi poses-tu cette question ?
— Simple curiosité.
— J’imagine qu’elle tient ça d’un gène familial. Susurra-t-

elle du bout des lèvres.
— Du côté des Giordano, ça m’étonnerait !
L’allusion aux racines italiennes de son mari et au fait que

toute sa famille ait les yeux noirs ou marrons perturba Nathalie.

Où diable voulait-il en venir ?
— Elle tient ça de mon côté. Répondit-elle sur le qui-vive.
— Sûrement.

La couleur des yeux avait toujours dépendu des gènes des

parents. Une personne pouvait avoir des yeux marrons tout en
étant porteur d’un allèle bleu. Mais la probabilité d’avoir les

yeux bleus chez des personnes non porteuses de cette couleur, ni

chez leurs parents, restait malgré tout extrêmement rare.
Les insinuations d’Alex devenaient suspicieuses. Elle se

positionna sur la défensive en comprenant son petit jeu.
— Si tu penses que Clémence pourrait être ta fille, tu te
trompes. Déclara-t-elle d’un ton ferme.
— Je n’insinue rien.

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