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Chapitre 6

C’est incroyable comme tu n’as pas changé.

La forte luminosité réveilla Nicolas. Sa modeste
chambre n’étant pas équipée de volet, ni de rideau, la
grasse matinée était impossible de facto. Une fois
passé sous la douche, il n’eut d’autre choix que d’enfiler ses
vêtements de la veille. La dernière fois qu’il avait porté deux fois
de suite le même boxer et les mêmes chaussettes datait de sa vie
étudiante. Nathalie n’aurait pas apprécié mais ça tombait bien
puisqu’elle n’était pas là. Le déodorant acheté la veille combla
en partie la fraicheur de sa chemise. Sans surprise, l’hôtel
n’offrait pas de service de petit déjeuner alors il décida de se
rendre sur la promenade des Anglais pour se sustenter.
Visiblement, l’établissement dans lequel il logeait ressemblait
plus à un hôtel de passes qu’au « Negresco ». D’ailleurs le
patron était le cliché même d’un maquereau. Un regard plissé en
permanence dissimulant des petits yeux de mafieux méfiant.
Sans compter la chaine en or qui se balançait sur son torse poilu
et qui datait d’une époque révolue. « Pour peu qu’il porte des
chaussures en croco ! » Impossible de le vérifier toutefois car le
comptoir, qu’il ne quittait pas, dissimulait le bas de son corps.
Nicolas sortit en souriant…
Sur le front de mer, il croisa une multitude de joggeurs,
promeneurs et cyclistes qui respiraient à plein poumon pendant
leurs efforts musculaires. Un footing sur la promenade lui aurait

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