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i Georges Clooney, il l’avait gentiment rembarrée. Elle
n’avait aucune chance avec lui. « Va chasser ailleurs ! » lui avait-

il suggéré. Elle ne tarda pas à appliquer ses consignes en

accrochant dans ses filets un quinquagénaire libidineux de la
clinique qui avait la double particularité d’être cardiologue et

fortuné. Ce dernier divorça pour elle dans les trois mois qui
suivirent. « Que les hommes peuvent être cons ! » se disait souvent
l’ophtalmo.

Nicolas avait toujours été l’homme d’une femme. Le regard
souriant de cette niçoise n’allait rien y changer. Néanmoins elle
s’obstina car une fois son café terminé, elle s’était rapprochée de

lui en lui souriant exagérément. Il devait être tombé sur la

championne locale de la séduction. Une qui ne doutait de rien et
qui ne craignait pas d’aborder un inconnu dans la rue. D’une

jolie voix, elle lui dit :
— Bonjour.
— Bonjour. Répondit-il d’un ton sans chaleur en espérant
lui faire comprendre qu’elle n’avait aucune chance.
Mais il était loin d’imaginer la suite.
Elle avait un regard plus rieur qu’espiègle. S’il l’avait mieux

regardée, il se serait rendu compte qu’elle tremblait et qu’elle
n’était pas sûre d’elle. En vérité, elle avait eu du mal à se lever

pour aller lui parler. Elle voulait juste vérifier quelque chose :
— Êtes-vous Nicolas Giordano ? Demanda-t-elle.
Comment cette femme qu’il avait prise pour une allumeuse

pouvait-elle le connaitre ? Il était à Nice incognito.

À la manière dont il afficha une hébétude caractérisée et un
sourire niais, elle comprit qu’elle ne s’était pas trompée.

— Je suis Cécile. Déclara-t-elle. Cécile Duvauchelle. Tu te

souviens de moi ?
Nicolas entendit son tutoiement avec surprise. C’était
comme si le temps venait de s’interrompre. Il cherchait dans sa

mémoire qui pouvait être cette blonde aux cheveux courts avec
de jolis yeux en amande, à qui il n’aurait pas su donner d’âge

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