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journée était de finir dans le spa d’un complexe hôtelier ?
Nicolas aurait préféré dormir dans un refuge, voire à la belle
étoile pour communier davantage avec la nature. Mais Nathalie
n’avait jamais accepté ce genre de challenge. Crapahuter sur des
sentiers n’était pour elle qu’une perte de temps. Elle ne le faisait
que pour satisfaire son mari en échange d’une soirée au confort
irréprochable.
Ce jour-là, lorsqu’il entra dans la chambre numéro 6 de
l’hôtel Héméra de Nice, il éclata de rire face à la sobriété des
services. Il n’y avait ni climatisation, ni minibar, ni télévision.
Aucun code WIFI bien entendu. Aucun superflu. Juste un lit qui
couinait, une table de chevet sans âge, un miroir piqué à chaque
angle, une chaise empaillée abîmée, une douche au rideau
déchiré, un néon cafardeux au-dessus du lavabo et un WC à
même la salle de bain dont le tartre attaquait sévèrement l’émail
au point de laisser croire qu’il était sale. Le sol était couvert
d’une moquette tachée. Les murs l’étaient d’un papier fadasse.
Une régate en Méditerranée représentait le contenu du seul
tableau accroché au-dessus du lit. Ses couleurs étaient
évidemment passées. Plus rien à voir avec les pastels originaux.
La chambre était des plus rustiques et n’avait pas changé
d’aspect depuis au moins vingt ans. « Insipide et terne » aurait-on
pu dire ou encore « dans son jus ».
Nicolas était pourtant ravi de sa trouvaille.
Cette chambre lui faisait faire un bond en arrière. Un recul
nécessaire à la démarche qu’il souhaitait faire.
Il jeta un œil sur son téléphone, toujours saturé d’appels en
absences et de sms divers mais refusa d’affronter l’agitation. À
la place, il prit une douche sous une eau à peine chaude sans
compter que le pommeau éclaboussait dans tous les sens.
Heureusement qu’il avait acheté du gel car aucun savon n’avait
été mis à sa disposition. Seule une serviette fine comme du
papier à cigarette lui permit de se sécher.
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Nicolas aurait préféré dormir dans un refuge, voire à la belle
étoile pour communier davantage avec la nature. Mais Nathalie
n’avait jamais accepté ce genre de challenge. Crapahuter sur des
sentiers n’était pour elle qu’une perte de temps. Elle ne le faisait
que pour satisfaire son mari en échange d’une soirée au confort
irréprochable.
Ce jour-là, lorsqu’il entra dans la chambre numéro 6 de
l’hôtel Héméra de Nice, il éclata de rire face à la sobriété des
services. Il n’y avait ni climatisation, ni minibar, ni télévision.
Aucun code WIFI bien entendu. Aucun superflu. Juste un lit qui
couinait, une table de chevet sans âge, un miroir piqué à chaque
angle, une chaise empaillée abîmée, une douche au rideau
déchiré, un néon cafardeux au-dessus du lavabo et un WC à
même la salle de bain dont le tartre attaquait sévèrement l’émail
au point de laisser croire qu’il était sale. Le sol était couvert
d’une moquette tachée. Les murs l’étaient d’un papier fadasse.
Une régate en Méditerranée représentait le contenu du seul
tableau accroché au-dessus du lit. Ses couleurs étaient
évidemment passées. Plus rien à voir avec les pastels originaux.
La chambre était des plus rustiques et n’avait pas changé
d’aspect depuis au moins vingt ans. « Insipide et terne » aurait-on
pu dire ou encore « dans son jus ».
Nicolas était pourtant ravi de sa trouvaille.
Cette chambre lui faisait faire un bond en arrière. Un recul
nécessaire à la démarche qu’il souhaitait faire.
Il jeta un œil sur son téléphone, toujours saturé d’appels en
absences et de sms divers mais refusa d’affronter l’agitation. À
la place, il prit une douche sous une eau à peine chaude sans
compter que le pommeau éclaboussait dans tous les sens.
Heureusement qu’il avait acheté du gel car aucun savon n’avait
été mis à sa disposition. Seule une serviette fine comme du
papier à cigarette lui permit de se sécher.
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