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Comment avait-il pu faire ça ?
Il avait toujours aimé son pote et pourtant il l’avait enterré
du jour au lendemain de peur de lui avouer la vérité. Après lui
avoir piqué Nathalie, il s’était barré comme un voleur. Tout ça
n’était pas digne d’un meilleur ami.
Mais comme tout se paie dans la vie, il était temps pour lui
de passer à la caisse.
La question qui le tracassait le plus était : comment allait
réagir Alex en le voyant réapparaitre ?
Il n’y avait pas dix mille possibilités. Soit il lui casserait la
gueule ; mais après tout il le méritait. Soit il l’ignorerait ; mais
n’était-ce pas identique à la situation actuelle ? Il restait une
dernière solution loin d’être en-tête dans les pronostics : le
pardon.
Bien qu’il n’ose pas se l’avouer, il espérait ce troisième
choix. Encore fallait-il pour ça monter jusqu’à Carigoules et lui
déballer ce qu’il lui avait fait.
Il dîna dans une brasserie en mangeant une pissaladière
accompagnée d’un rosé de pays. L’accent du serveur lui fit
remonter le temps. Pendant plus d’une heure, il se replongea
dans le Nice de la fin du XXème siècle.
Une époque bénie où ses chanteurs préférés s’appelaient Bee
Gees, Supertramp, Queen ou encore Téléphone. « Quelque chose en
toi ne tourne pas rond ! » entendait-il encore dans sa tête. C’était
une période préservée. Le SIDA commençait à émerger sans
effrayer encore le monde. Une certaine inconscience collective
planait au-dessus des têtes. On ne parlait pas encore de
radicalisation, de terrorisme religieux, ni de migrants. La guerre
du Viêt-Nam avait changé les mœurs de leurs parents. Les
Hippies avaient préparé le terrain afin que l’humanité fasse
l’amour, pas la guerre. L’alcool et les substances illicites
faisaient un peu partie du décor.
L’un des meilleurs souvenirs de Nicolas était d’avoir dansé
un slow avec Nathalie lors d’une soirée en fin de seconde.
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Il avait toujours aimé son pote et pourtant il l’avait enterré
du jour au lendemain de peur de lui avouer la vérité. Après lui
avoir piqué Nathalie, il s’était barré comme un voleur. Tout ça
n’était pas digne d’un meilleur ami.
Mais comme tout se paie dans la vie, il était temps pour lui
de passer à la caisse.
La question qui le tracassait le plus était : comment allait
réagir Alex en le voyant réapparaitre ?
Il n’y avait pas dix mille possibilités. Soit il lui casserait la
gueule ; mais après tout il le méritait. Soit il l’ignorerait ; mais
n’était-ce pas identique à la situation actuelle ? Il restait une
dernière solution loin d’être en-tête dans les pronostics : le
pardon.
Bien qu’il n’ose pas se l’avouer, il espérait ce troisième
choix. Encore fallait-il pour ça monter jusqu’à Carigoules et lui
déballer ce qu’il lui avait fait.
Il dîna dans une brasserie en mangeant une pissaladière
accompagnée d’un rosé de pays. L’accent du serveur lui fit
remonter le temps. Pendant plus d’une heure, il se replongea
dans le Nice de la fin du XXème siècle.
Une époque bénie où ses chanteurs préférés s’appelaient Bee
Gees, Supertramp, Queen ou encore Téléphone. « Quelque chose en
toi ne tourne pas rond ! » entendait-il encore dans sa tête. C’était
une période préservée. Le SIDA commençait à émerger sans
effrayer encore le monde. Une certaine inconscience collective
planait au-dessus des têtes. On ne parlait pas encore de
radicalisation, de terrorisme religieux, ni de migrants. La guerre
du Viêt-Nam avait changé les mœurs de leurs parents. Les
Hippies avaient préparé le terrain afin que l’humanité fasse
l’amour, pas la guerre. L’alcool et les substances illicites
faisaient un peu partie du décor.
L’un des meilleurs souvenirs de Nicolas était d’avoir dansé
un slow avec Nathalie lors d’une soirée en fin de seconde.
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