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tes les couleurs étaient semblables à celles de ses souvenirs.
Lorsqu’il fixa la maison de pierre dans laquelle il avait vécu de
l’autre côté de la rue, il ressentit un pincement au cœur. C’était

bon mais très violent aussi.
Le cabinet médical de son père s’était transformé en une

échoppe de produits bio issus de la région. Sous de nombreux
aspects, Carigoules avait gardé sa signature d’autrefois même si
beaucoup de choses s’étaient transformées depuis. Il regarda le

premier étage de la bâtisse où il avait grandi. Les deux fenêtres
de la façade, rehaussées d’une pierre de taille, lui firent penser à

deux yeux sévères lui reprochant de ne pas être venu plus tôt.
L’œil droit donnait dans son ancienne salle à manger, le gauche

dans la chambre de ses parents. Preuve des quelques
changements survenus, du PVC7 avait remplacé le bois des

montants en tentant de redonner un coup de jeune à la structure.
L’endroit où il s’était forgé en tant qu’homme lui faisait face

en gardant ses distances comme pour le punir de l’avoir laissé
tomber. Nico se tenait exactement à la place de l’ancien arrêt de

bus dans lequel il montait chaque matin pour se rendre au

collège. Ça stimula chez lui plein souvenirs. À présent, tout
s’interconnectait dans sa tête comme un central téléphonique. Ça
allait trop vite, ça partait dans tous les sens. Impossible d’arrêter
la machine à remonter le temps. Il perdit l’équilibre, rattrapé par
son passé qu’il avait délibérément occulté pendant des années.

7 Polychlorure de vinyle

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