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Nicolas ne put s’empêcher de sourire mais ce fut un sourire
crispé. Surpris, il n’en doutait pas un instant mais serait-il
indulgent ?
— Je sais que je viens à l’improviste. J’aurais dû prévenir.
— Non non mais il ne s’attend pas à vous voir c’est tout.
« Tu m’étonnes ? » Résonna dans sa tête.
— Il faut absolument que je lui parle.
— Vous pouvez l’attendre mais je ne sais pas dans combien
de temps il rentre. Il a oublié son téléphone ce matin et
je ne peux pas le joindre.
— Ecoutez, si ça ne vous dérange pas, je préfèrerais
l’attendre au village. J’ai besoin d’aller voir à quoi
ressemble Carigoules aujourd’hui. Ça fait tellement
longtemps que je suis venu. Il peut me retrouver au balto
quand il voudra.
Elle pouffa.
— Ça ne s’appelle plus le balto depuis longtemps. Lui
répondit-elle. C’est devenu le café du centre.
— J’avoue que j’ai pas mal de mises à jour à faire.
Il avait réussi à faire sourire cette petite femme ronde aux
joues rosées qui était l’opposé de Nathalie mais qui semblait
bien plus rôdée à la vie paysanne.
Il la remercia et repartit à pied en direction du centre. Elle
fixa longuement son dos avec la sensation d’observer un
revenant. Comment allait réagir son mari en apprenant que
Giordano était en ville ?
Le paysage depuis Carigoules était toujours aussi
fantastique. Combien de fois avait-il fait ce parcours dans sa
jeunesse ? Certainement des centaines d’allers-retours. Pourtant
peu de choses avaient changé. En un quart de siècle, la société
avait évolué mais pas ce décor troublant. « Les vieilles pierres ont
la sagesse de ne pas prendre de ride. »
Sur la place de l’église, il fut saisi d’émotion face au parvis
Saint Jean Baptiste qui avait gardé l’austérité de sa dévotion.
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crispé. Surpris, il n’en doutait pas un instant mais serait-il
indulgent ?
— Je sais que je viens à l’improviste. J’aurais dû prévenir.
— Non non mais il ne s’attend pas à vous voir c’est tout.
« Tu m’étonnes ? » Résonna dans sa tête.
— Il faut absolument que je lui parle.
— Vous pouvez l’attendre mais je ne sais pas dans combien
de temps il rentre. Il a oublié son téléphone ce matin et
je ne peux pas le joindre.
— Ecoutez, si ça ne vous dérange pas, je préfèrerais
l’attendre au village. J’ai besoin d’aller voir à quoi
ressemble Carigoules aujourd’hui. Ça fait tellement
longtemps que je suis venu. Il peut me retrouver au balto
quand il voudra.
Elle pouffa.
— Ça ne s’appelle plus le balto depuis longtemps. Lui
répondit-elle. C’est devenu le café du centre.
— J’avoue que j’ai pas mal de mises à jour à faire.
Il avait réussi à faire sourire cette petite femme ronde aux
joues rosées qui était l’opposé de Nathalie mais qui semblait
bien plus rôdée à la vie paysanne.
Il la remercia et repartit à pied en direction du centre. Elle
fixa longuement son dos avec la sensation d’observer un
revenant. Comment allait réagir son mari en apprenant que
Giordano était en ville ?
Le paysage depuis Carigoules était toujours aussi
fantastique. Combien de fois avait-il fait ce parcours dans sa
jeunesse ? Certainement des centaines d’allers-retours. Pourtant
peu de choses avaient changé. En un quart de siècle, la société
avait évolué mais pas ce décor troublant. « Les vieilles pierres ont
la sagesse de ne pas prendre de ride. »
Sur la place de l’église, il fut saisi d’émotion face au parvis
Saint Jean Baptiste qui avait gardé l’austérité de sa dévotion.
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